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Les nouvelles concessions de Macron peinent à convaincre

La mobilisation des "gilets jaunes" risque de se poursuivre


Mercredi 12 Décembre 2018

 Les nouvelles concessions annoncées par Emmanuel Macron, et son mea culpa sur sa "responsabilité" dans la crise, peinaient à convaincre l'ensemble des "gilets jaunes" dont beaucoup restaient mobilisés mardi, laissant craindre de nouvelles manifestations à hauts risques samedi.
"Cette fois, il a répondu", titre le quotidien Le Parisien. "Je vous ai un peu compris", ironise en revanche Libération (gauche): la presse était mardi matin à l'image des réactions contrastées des "gilets jaunes" au lendemain de l'allocution décisive du président français, regardée par 21 millions de téléspectateurs.
Hausse de 100 euros par mois pour les employés payés au salaire minimum, annulation d'une taxe sur les petites retraites (sous 2.000 euros mensuels), défiscalisation des heures supplémentaires... L'ensemble des mesures annoncées devrait coûter une dizaine de milliards d'euros, risquant de faire passer le déficit public au-delà de la barre des 3% exigée par Bruxelles, mais "de manière strictement temporaire", a assuré le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, du parti présidentiel.
Mais aussi "fortes" soient-elles, selon les ministres nombreux mardi à défendre dans les médias les annonces de lundi soir, ces mesures n'ont pas réussi à déminer la crise qui perdure depuis plus de trois semaines.
Jacline Mouraud, une porte-parole des "gilets jaunes" réputée modérée, a appelé à "une trêve" en saluant "des avancées, une porte ouverte" du pouvoir. "On a une économie qui s'effondre, des commerçants prêts à mettre la clé sous la porte, on ne peut pas se rendre responsables d'une multitude de dépôts de bilan", a-t-elle plaidé en référence aux nombreux commerces contraints de fermer leurs portes en raison des violences répétées des samedis de manifestations.
Mais sur de nombreux points de rassemblement, les "gilets jaunes" se sont déclarés "insatisfaits". "On va continuer à se battre, on n'est pas près de partir", a assuré l'un de leurs représentants.
"Tout ça, c'est du cinéma", déclarait dès lundi soir Thierry, 55 ans, mécanicien vélo qui partait "bloquer" le péage du Boulou, à la frontière franco-espagnole, juste après le discours présidentiel. "On est remontés à bloc, on est repartis au front", promettait-il. Moins d'une heure après l'allocution présidentielle, le péage de l'A9 était entièrement paralysé en provenance d'Espagne, a constaté un photographe de l'AFP.
"Il y a de bonnes idées, un mea culpa, qui arrive trop tard mais on ne va pas cracher dessus", estime cependant Claude Rambour, 42 ans, "gilet jaune" dans le nord du pays, après la contrition dont Emmanuel Macron a fait preuve, en reconnaissant sa "part de responsabilité" dans la mauvaise appréhension de l'ampleur de la crise.
Mais "le fait qu'il ne revienne pas sur la suppression" de l'impôt sur la fortune, une des revendications phares des frondeurs, "c'est pire que tout", fustige à Montceau-les-Mines (centre-est) Pierre-Gaël Laveder.
M. Macron n'a pas voulu annuler la suppression de cet impôt, estimant que cela avait permis de créer des emplois.
Emmanuel Macron "n'a rien compris de la colère qui s'exprime", a condamné le syndicat CGT. "On a des réponses de court terme, on n'a pas de réponses de moyen et long terme", a regretté Laurent Berger, leader du syndicat modéré CFDT.
Du côté politique, le président de la commission des finances de l'Assemblée Eric Woerth (LR, droite) a appelé les "gilets jaunes" à "lever le camp des ronds-points".
Jean-Luc Mélenchon, leader de la gauche radicale, a lui apporté son soutien à un "acte V", soit un cinquième samedi de mobilisation, malgré les nombreuses violences qui ont marqué les deux derniers week-ends. Emmanuel Macron a à ce titre averti lundi soir que les "violences inadmissibles (...) ne bénéficieront d'aucune indulgence".


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