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Les médecins ittihadis s’insurgent contre l’actuel système de santé

Le gouvernement se focalise sur la libéralisation du capital des cliniques privées alors que 80 à 90% des Marocains ne sont pas concernés par elles


Nezha Mounir
Mardi 10 Juin 2014

Les médecins ittihadis s’insurgent contre l’actuel système de santé
«La santé est un investissement à forte rentabilité, c’est loin d’être une simple charge». C’est le slogan qui devrait être adopté par tous les socialistes et notamment au sein de l’USFP». Cette déclaration est celle du Pr Moulay Ahmed Iraki lors du séminaire organisé par des médecins ittihadis sous le thème «La politique nationale de la santé: réalité et attentes». 
L’intervenant s’est posé la question de savoir quelle est la meilleure position que devrait adopter l’USFP face à la problématique de la santé. Une sorte de dualité s’impose à ce niveau. Adopter une approche populiste, capitaliste ou plutôt approcher le dossier avec plus de sérieux et avec une approche sociale. Il faut, à ce propos, a-t-il rappelé, ne  pas perdre de vue que le secteur se place indéniablement en tête de liste des enjeux humains. Pour ce, la promotion de la santé est le fruit d’un partenariat complémentaire notamment au niveau politique. A ce propos, le Pr. Iraki pointe du doigt l’absence de politiques publiques globales basées sur trois critères essentiels, à savoir la mise en garde, la prévention et les soins. Ce qui fait qu’au final le secteur de la santé est devenu malheureusement un marché avec tout ce que cela implique comme règles de l’offre et de la demande. 
Par ailleurs, l’intervenant a rappelé qu’en matière d’efficience médicale, le Maroc est classé au 29ème rang mondial alors qu’il se retrouve à la 127ème position s’agissant de développement humain. Il est bien clair que le problème réside dans la politique adoptée. Ce qui explique  que près de 50% de la population a encore recours aux plantes médicinales pour se soigner. «Nous vivons ainsi, un véritable délire structuré», s’est-il insurgé. Mieux encore, actuellement, le gouvernement se focalise essentiellement sur la libéralisation du capital des cliniques privées. «Pourtant 80 à 90% des Marocains ne sont pas concernés par les cliniques privées», a encore indiqué l’intervenant. Et de rappeler que lors de ces vingt dernières années, on a enregistré une nette régression de l’Etat quant à ses engagements financiers non seulement en matière de santé mais également par rapport au reste des prestations (assainissement…). 
De son côté, Dr Abdelamjid Bouzoubaa a précisé que cette deuxième rencontre des médecins ittihadis s’inscrit dans le cadre de la mise en application des résolutions du IXème Congrès du parti de la Rose. Selon lui, la situation catastrophique que connaît le secteur de la santé est le fruit d’une succession de politiques publiques impopulaires adoptées depuis l’indépendance du Maroc et qui ont atteint leur apogée avec l’équipe actuelle. Cela augure des mouvements de protestation sociale. Et pour cause, les dysfonctionnements se ramassent à la pelle comme l’a déploré Dr. Bouzoubaa. Doit-on évoquer la faiblesse du financement qui plonge les hôpitaux dans une crise insupportable au niveau des urgences ? Il ne peut en être autrement quand l’essentiel fait défaut. Ou bien encore, devrait-on s’intéresser plutôt aux ressources humaines qui ne sont pas mieux loties. «Des établissements hospitaliers sont fermés ou au mieux ne fonctionnent que deux à trois fois par semaine», a encore indiqué l’intervenant. Une conséquence assez logique face au déficit en médicaments et en matériel médical. Et puis, ce n’est un secret pour personne que la détérioration des prestations des CHU impacte sérieusement le niveau de formation des médecins. Sans parler de l’assistance médicale qui a été vidée de tout son sens, a regretté encore Dr. Bouzoubaa. 
Il a pourtant été reconnu au niveau mondial que la santé se place au centre du développement durable !


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