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C’est Brahim Rachdi, élu de la ville, qui a annoncé la couleur. Selon lui, Casablanca souffre de manque d’une vision stratégique durable, de la multiplicité des institutions dirigeantes, de plans d’aménagement dépassés et d’un découpage administratif et électoral altéré qui va à l’encontre de l’unité de la ville. Le responsable politique ne mâche pas ses mots. Il estime que la ville s’est transformée en laboratoire d’essais pour les walis qui ont présidé aux destinées de la métropole.
Des propos que partagent largement Kamal Daissaoui, président de la commune de Sidi Belyout, qui pense que la capitale économique est une ville sans plans ni documents d’aménagement et qui fonctionne depuis plus de 20 ans grâce à des dérogations.
Pourtant, les acteurs politiques et associatifs de la ville sont divisés sur la question de l’utilité ou plutôt de l’intérêt d’introduire une politique de la ville dans les politiques publiques de la capitale.
C’est le cas de Salah Eddinne Aboulghali, président du conseil préfectoral de Médiouna, qui s’est interrogé sur l’instance qui va gérer la politique de la ville. Est-ce le département de Nabil Benabdallah ou les élus de la ville ? Et si c’est le ministère, quel rôle sera attribué au président du conseil communal chargé de l’urbanisme ? Ira-t-on jusqu’à la suppression de ces compétences ?
Pour lui, la politique de la ville dévoile une réelle volonté d’un retour à la centralisation de la décision. A ce propos, il s’est demandé s’il n’est pas opportun d’accorder ce rôle à la région en partenariat avec les conseils élus, d’autant que la politique de la ville est déjà en marche au niveau local avec le lancement de plusieurs projets.
Une proposition qui ne semble pas du goût de Mustapha El Haya, vice-président du Conseil de la ville, qui estime que Casablanca a besoin d’une intervention centrale forte puisqu’elle manque de moyens financiers nécessaires à son développement et à son essor économique et social.
D’après lui, il est inconcevable pour une ville dont une grande partie du budget est allouée au paiement des salaires des fonctionnaires, au secteur de l’hygiène et aux dettes contractées par les anciens conseils élus qui absorbent 10% du budget soit 20 milliards de centimes sans oublier l’exécution des décisions de justice qui en écornent 3%, de jouer pleinement son rôle comme capitale économique performante et tournée vers le futur. Même son de cloche de la part de Mohamed Brija, premier vice-président du Conseil de la ville qui demande également une intervention forte et globale de la part de l’Etat surtout que Casablanca reste, selon lui, une ville pauvre car son excédent ne dépasse pas les 10 millions de DH.
Pour Abdelali Mastour, président du Forum de la citoyenneté, la capacité de l’Etat à intervenir dans la gestion de la ville doit être remise en question. A l’en croire, il y a des lobbies qui monopolisent la décision dans la cité et qui fonctionnent hors des institutions et des structures étatiques.
Pour lui, l’organisation de cette rencontre peut être interprétée comme une volonté de l’Etat à mettre un terme à l’activité occulte de ces lobbies. Une mission qui semble très délicate, selon l’intervenant, du fait du grand pouvoir dont ils jouissent.
M. Mastour va plus loin. Il estime que ni les élus de la ville ni les autorités locales ne sont assez armés pour affronter ces lobbies. « Casablanca donne aujourd’hui le mauvais exemple qui révèle la faiblesse de l’Etat à assumer ses responsabilités », a-t-il martelé.
Evoquant la question des maisons menaçant ruine, M. Daissaoui est revenu à la charge pour rappeler que la solution de ce problème interviendra dans un mois. Il estime que l’argent du Fonds social pour le logement et les recettes de la taxe sur le ciment peuvent contribuer à cette solution.
Le président de la commune de Sidi Belyout pense que la problématique des maisons menaçant ruine ne doit pas être traitée uniquement selon une approche financière mais qu’elle demande la mise en place d’une agence de rénovation urbaine
De son côté, M. El Haya a souligné que les élus ne peuvent pas solutionner ce problème faute de moyens même si la Charte communale leur permet d’intervenir. Il estime que le 1/5 des montants consacrés à la lutte contre les bidonvilles doit être alloué à la lutte contre les maisons menaçant ruine.
Pour sa part, M. Brija a révélé que le manque de coordination entre les partenaires nuit gravement à la lutte contre l’habitat insalubre. Et de conclure que le problème des bidonvilles est très complexe et qu’il demande une vraie stratégie de lutte contre l’habitat insalubre.