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Dimanche soir, quatre des plus talentueux maâlems du Maroc, Mahmoud Guinea, Abdelkébir Merchane, Mohamed Kouyou et Hassan Boussou ont offert aux festivaliers une soirée haute en couleur, confirmant de la plus émouvante manière tout le bien que l’on pense d’eux.
Entourés de 12 danseurs et six chœurs vêtus les uns de rouge et les autres de vert, ces virtuoses de l’art gnaoui ont tour à tour interprété des morceaux sous les ovations du public qui n’a cessé de danser et sautiller aux rythmes des sonorités et cris des « dieux » des scènes. Une fête dans la fête qui aura fait chavirer le cœur de nombreux festivaliers qui ne se sont pas fait prier pour exprimer ouvertement leur satisfaction. Et, surtout, toute leur sympathie pour ces maîtres de guembri et gardiens d’une tradition musicale séculaire.
En effet, alors que la scène Moulay Hassan brillait de mille couleurs, le public composé essentiellement de jeunes improvisait des chorégraphies sur place, transformant cet espace historique en une gigantesque piste de danse.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce soir-là, les quatre gnaoua ont assuré une clôture en apothéose comme le désirent les festivaliers et amateurs de musiques traditionnelles, un show qui restera longtemps gravé dans la mémoire de ces derniers. Une fusion transversale digne de la réputation de ce quatuor qui, en acceptant de partager la même scène, contribue de la meilleure façon à la promotion des valeurs chères à l’art gnaoui : humilité, partage et fraternité.
Dommage que de tels instants de partage et de bonheur ne soient pas diffusés en direct sur les chaînes nationales, ce qui aurait permis à des millions de spectateurs -ne pouvant assister à ce grand rendez-vous culturel- de vivre les grands moments de ce Festival novateur et fédérateur. Tout simplement unique dans son genre.
Quoi qu’il en soit, on ne peut qu’espérer que cette expérience, déjà tentée dans le passé, sera une prochaine fois renouvelée. Fût-ce pour le plaisir du public et, à l’avenir peut-être, pour les téléspectateurs.
Soulignons que cette année, le Festival a une fois encore ouvert ses portes aux « musiques transversales qui ont la capacité d’entrer en résonance avec celle des gnaoua ». Ainsi, pour cette 14ème édition, l’équipe du Festival a proposé diverses fusions inédites entre Baba Sissoko avec sa formation Mali Tamani Revolution et le maâlem Kbiker de Marrakech ; la formation multi-éthnique Jazz-Racines Haïti que dirige le saxophoniste Jacques Schwarz-Bart et le maâlem Hassan Boussou ; la troupe de breakdances marocaines « La Halla kingZoo » et le maâlem Omar Hayat d’Essaouira ; Tigran Hamasyan, jeune virtuose arménien du piano, et le maâlem Mustapha Baqbou ; le groupe marocain Darga et le maâlem Abdelkébir Merchane ou encore le groupe irano-afghan Between Worlds et le maâlem Hamid El Kasri.