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Après le succès de son polar "La loi de Téhéran" (2021), Saeed Roustaee, 32 ans, revient avec un film fleuve de près de trois heures qui dresse le portrait d'Esmail (Saeed Poursamimi), vieil homme modeste et père de cinq enfants, qui rêve de prendre la tête du clan familial.
Un titre honorifique auquel il pense avoir le droit par son âge. Mais voilà, avec ce titre viennent des obligations pécuniaires. Comment contribuer au train de vie du clan alors que ses moyens sont limités et que ses quatre fils sont au chômage?
Dans un retournement de situation presque balzacien -- comment ne pas voir des similitudes avec le livre "Eugénie Grandet" de Balzac -- le spectateur découvre qu'Esmail a, en réalité, bien plus d'argent qu'il ne le fait croire à ses enfants et à son épouse.
Pendant ce temps, sa fille Leïla (Taraneh Allidousti), tente, comme elle peut, de convaincre ses frères d'acheter une boutique afin qu'ils puissent travailler. Mais il manque une partie des fonds nécessaires et Esmail entend garder son argent pour son investiture au sommet de son clan.
Vient alors un choix moral: doivent-ils voler l'argent de leur père ou le laisser l'utiliser pour son couronnement, et donc, voir leur unique chance d'avenir leur filer entre les doigts ? Ponctué de scènes d'explications violentes, le film dresse le portrait d'une famille au bord de l'implosion, avec, en son centre, un pilier: Leïla, qui fait tout pour arracher la famille à sa condition miséreuse.
Un film qui ressemble beaucoup, dans son style, au cinéma d'Asghar Farhadi, membre du jury cannois. Pas frontalement politique, il montre toutefois la délicate situation économique et sociale de l'Iran alors que les Etats-Unis, dirigés par Donald Trump, entendent se retirer de l'accord sur le nucléaire iranien, plongeant des milliers d'Iraniens dans la pauvreté.
Le film jette aussi une lumière crue sur la situation des pauvres en Iran, leur marginalisation via notamment de gros plans sur les visages des membres de la famille. Surtout, il interroge les codes d'une société patriarcale où comme le dira Leila "on nous apprend à avoir des convictions et pas à réfléchir".