
Objectif des autorités rwandaises: démentir sur pièces le retour allégué en RDC d'un demi-millier de ces combattants du M23 réfugiés au Rwanda. "Pure invention", assure la ministre rwandaise des Réfugiées et des Situations de crise, Séraphine Mukantabana.Le M23 est un mouvement de mutins qui combat l'armée congolaise depuis un an dans la riche province minière du Nord-Kivu (est de la RDC). Les Nations unies et Kinshasa accusent le Rwanda de soutenir les rebelles, ce que Kigali dément.
Tous les pensionnaires du camp de Ngoma jurent, eux, avoir abandonné définitivement les armes. Redevenir "civil", voila le leitmotiv, répété aux visiteurs par les anciens rebelles, comme un refrain semblant parfois bien appris. "Nous avons rejeté toutes les activités relatives aux combats" d'une manière "volontaire", assure ainsi Jedephonse Hakizimana, 24 ans, qui se veut désormais "civil". La dizaine de ses compagnons présents à ses côtés acquiesce.
Difficile d'en savoir plus. Flous sur les motivations les ayant poussés à rejoindre les rebelles, peu ont une idée précise de leur reconversion et de leur avenir. "On ne sait déjà pas ce que l'on va faire demain", lâche l'un d'eux.
En attendant, ces ex-rebelles ayant terrorisé les populations de l'est de la RDC s'ennuient.
Ils vont et viennent librement dans le camp, gardé par un petit nombre de policiers militaires rwandais, et peuvent communiquer avec l'extérieur grâce aux téléphones portables. Mais les occupations sont rares.