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Les opérations de récupération des corps des victimes du naufrage d'un bateau de migrants africains jeudi au large de l'île italienne de Lampedusa étaient toujours à l'arrêt dimanche en raison des conditions météorologiques.
On estime qu'environ 300 Erythréens et Somaliens, hommes, femmes et enfants, ont péri au large de Lampedusa, petite île entre la Sicile, la Tunisie et la Libye, devenue au fil des ans une des portes d'entrée de l'Europe pour les migrants africains à la recherche d'une meilleure vie.
Ce lourd bilan humain et la situation désespérée des survivants ont remis sur le devant de la scène le drame de l'immigration clandestine. La France a appelé samedi à une réunion rapide des responsables européens.
Les équipes de recherche s'attendent à retrouver encore plus de 100 corps autour et dans l'épave de l'embarcation, qui repose à 47 mètres de profondeur à moins d'un kilomètre du rivage de Lampedusa.
Les 155 survivants sont hébergés dans un centre d'accueil des migrants à Lampedusa. Un millier de personnes s'entassent dans les lieux équipés pour recevoir 250 personnes.
"Nous avons le devoir de dire au gouvernement italien et à l'Union européenne que leurs structures et leurs politiques sont non seulement inadaptées mais qu'elles sont criminelles", a déclaré Rosario Crocetta, le gouverneur de Sicile, après une visite samedi au centre d'immigration de Lampedusa en compagnie du maire de la commune et d'un groupe d'élus italiens.
Les élus racontent avoir parlé à un groupe de survivants du naufrage qui leur ont dit que chaque migrant avait payé plusieurs milliers de dollars à des passeurs, une première fois pour franchir le désert du Sahara et une fois ensuite pour traverser la Méditerranée.
Abdul, un Somalien de 16 ans, raconte que son père a payé 7.500 dollars (5.500 euros) pour qu'il puisse arriver à Lampedusa, o il est arrivé il y a 12 jours, six mois environ après avoir quitté Mogadiscio.
Son père a d'abord versé 1.300 dollars pour qu'il puisse traverser le Sahara, puis 300 dollars pour le sortir d'une prison en Libye et 800 dollars pour chacun des passages en bateau.
Il a dû en payer quatre parce qu'il a été ramené trois fois par la police libyenne qui a tiré sur lui, raconte l'adolescent.
Ironie du sort, les survivants du naufrage de jeudi risquent d'être poursuivis et encourent chacun une amende de 5.000 euros. Si l'asile politique ne leur est pas accordé, ils pourraient être renvoyés chez eux, a déclaré le procureur d'Agrigente, Ignazio Fonzo, à Reuters.