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«Mais ce qui est grave, c’est que ces groupes jihadistes et criminels ont des ramifications ethniques dans toutes les régions», at-il mis en exergue, affirmant l’exploitation politique par certains régimes de cette situation, soit pour faire chanter les grandes puissances, soit pour imposer leur agenda aux pays de la région comme c’est le cas de l’Algérie. L’on sait que le groupe terroriste le plus important opérant dans la région du Sahel c’est le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans dirigé par Iyad Ag Ghali; lequel groupe rassemble tous les groupes terroristes liés à Al Qaïda. Il y a également l’Etat islamique dans le Grand Sahara dirigé par Abou Walid Sahraoui et Abdelkrim Sahraoui et d’autres jeunes membres du Polisario et qui ont formé en 2015 le mouvement Tawhid et Jihad avec Mokhtar Belmokhtar.
« Maintenant, c’est le Polisario qui alimente, d’une manière indirecte, l’Etat islamique dans le Grand Sahara, par des cadres et des jihadistes », a assuré Moussaoui Ajlaoui. Et de préciser : « Vu la situation chaotique dans les camps de Tindouf marquée par la corruption, l’injustice, la misère, la famine et l’embargo imposé aux habitants par l’armée algérienne, des membres du Polisario fuient ces camps pour rallier ce groupe terroriste. Pour cette raison, ce sont les cadres et les éléments du Polisario qui constituent donc l’épine dorsale de l’Etat islamique dans le Grand Sahara ». Et c’est justement ce danger qui a poussé Emmanuel Dupuy, président de l'Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE), à tirer la sonnette d’alarme et d’affirmer que les séparatistes ne mettent pas seulement en danger les pays de la région du Sahel, mais aussi les pays européens.
«La présence du chef de l’Etat islamique dans le Grand Sahara, Abou Walid Sahraoui, qui a prêté allégeance à Daech lors de la création de cette organisation terroriste en mai 2015, est l’un des éléments contre lesquels les pays impliqués dans l’opération Barkhane sont mobilisés», a souligné Emmanuel Dupuy dans un entretien accordé à la MAP, à la veille d’une conférence virtuelle sur le thème «Menace du Polisario pour la région euro-méditerranéenne : une responsabilité indéniable de l’Algérie», organisée conjointement par l’IPSE et l’Institut Mandela.
Bien que la question du terrorisme au Sahel «n’intéresse pas forcément tous les pays européens (…), il existe quand même dans ces pays une vigilance et une conscience de la dangerosité des terroristes qui transitent par la bande sahélo-saharienne et qui migrent, accessoirement, vers l’espace saharien», analyse cet expert en géopolitique et président de ce think tank spécialisé dans les questions de géopolitique et géostratégie, basé à Paris. Cela est particulièrement vrai pour «les pays qui sont les plus impliqués sur les questions du terrorisme, c'est-à-dire ceux qui ont eu à subir des attentats, en l’occurrence la Grande-Bretagne l’Espagne et la France. D’autres pays ont également été frappés par le terrorisme comme la Suède, la Belgique et l’Allemagne».
Selon le président de l’IPSE, «il y a beaucoup de monde engagé dans la lutte contre le terrorisme mais tout le monde n’est pas engagé au même niveau». Les niveaux d’implication des pays européens dans la lutte contre les groupes terroristes armés sont disparates. Notre source a indiqué, dans ce contexte, que les groupes terroristes veulent élargir leur théâtre d’opérations.
«On a la certitude qu’il y a eu plusieurs tentatives de pénétration au Sénégal en février 2020. On sait également que les groupes terroristes nourrissent le dessein de développer leur capacité de nuisance dans tout l’espace de la CEDEAO en ciblant, tout particulièrement, les pays du Golfe de Guinée», a-t-il mis en garde. C’est pour cela que la stabilisation de la zone sahélo-saharienne et la lutte contre les groupes terroristes qui y prolifèrent nécessitent «une convergence de vues» et «une véritable implication des organisations créées pour promouvoir la cohésion entre les États, notamment ceux de la CENSAD et de la CEDEAO », a-t-il estimé en se désolant qu’un certain nombre de pays ne font pas partie de toutes ces organisations. Tel est le cas de l’Algérie qui n’est pas membre de la CENSAD. «Tout cela légitime l’action de plusieurs pays qui, comme le Maroc, se préoccupent fortement de la stabilité et de la sécurité de leurs frontières Sud. C’est la raison pour laquelle la coopération antiterroriste entre la France, l’Espagne et le Maroc est la bienvenue », a-t-il conclu. M.T