
De son côté, Moscou insistait mardi pour livrer des missiles à la Syrie, au grand dam d’Israël, tandis que le régime syrien a dénoncé, tout comme son allié russe, la décision de l’Union européenne de lever l’embargo sur les armes à l’opposition armée, estimant qu’il s’agissait d’un obstacle aux efforts de paix en cours.
Le projet de résolution, déposé par les Etats-Unis, la Turquie et le Qatar, vise ainsi notamment le Hezbollah libanais, sans le nommer. Il sera présenté au cours d’un débat en urgence devant le Conseil des droits de l’Homme, dont les résolutions n’ont toutefois pas de caractère contraignant.
De leur côté, la majorité des diplomates présents à cette réunion, dont les représentants de l’UE, du Brésil et de la Suisse, ont demandé une résolution plus «équilibrée» qui fasse allusion aux violences commises par toutes les parties y compris par les groupes armés de l’opposition.
La Chine et la Russie ont pour leur part relevé que la résolution n’était pas de nature à pouvoir aider à la mise sur pied d’une conférence internationale sur la Syrie.
Sur le terrain, les insurgés défendent bec et ongles Qousseir et ses environs, face aux forces régulières qui tentent depuis plus d’une semaine de reconquérir avec l’aide du Hezbollah (chiite libanais) cette ville stratégique située dans le centre de la Syrie.
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a justifié les livraisons prévues de systèmes sol-air sophistiqués S-300 à Damas en estimant que ces missiles visaient à dissuader toute velléité d’intervention extérieure dans le conflit, allusion faite à Israël qui a averti qu’il réagirait en cas de livraisons de ces missiles.
Dans un contexte d’enlisement du conflit, qui a déjà fait plus de 94.000 morts depuis mars 2011 selon une ONG syrienne, l’UE a décidé de lever l’embargo sur les armes pour les rebelles, une mesure «soutenue» par Washington.
Les 27 se sont cependant convenus de ne pas livrer d’armes aux rebelles dans l’immédiat.