Les cinq mesures d’urgence pour faire face à la conjoncture actuelle

L’USFP remplit pleinement son rôle au sein de l’opposition


Libé
Dimanche 20 Février 2022

Les cinq mesures d’urgence pour faire face à la conjoncture actuelle
L’Union socialiste des forces populaires observe avec grande inquiétude la vague des hausses répétitives des prix, particulièrement celles liées aux matières de première nécessité, ce qui impacte négativement le revenu des ménages, participe de la détérioration des conditions vitales déjà caractérisées par une grande vulnérabilité et augure de menaces dont les moindres sont l’accroissement du taux de pauvreté, le retour du spectre de l’exode rural vers les villes et notamment avec ce qui met en péril la campagne agricole dont tous les symptômes indiquent que cette année sera exceptionnelle quant à ses répercussions négatives sur les petits agriculteurs et sur le monde rural s’appuyant sur la petite agriculture de subsistance et l’élevage.

Il va sans dire que ce qui se passe dans le marché mondial, en rapport avec la montée progressive des prix des carburants et les spéculations qui ont cours autour des produits essentiels du fait du retour de l’activité économique et industrielle au redressement suite au rétablissement graduel des répercussions du Covid-19, ne dispense point le gouvernement de ses responsabilités en matière de protection sociale des citoyennes et citoyens quant à la recherche créative de solutions urgentes à même d’atténuer l’impact de ce qui se passe à l’extérieur sur le quotidien des ménages.

Ce gouvernement a basé sa loi de finances sur des indicateurs trop optimistes se rapportant aux hypothèses relatives aux résultats de la campagne agricole et à la moyenne des prix des carburants. Or si les précipitations sont imprévisibles, le gouvernement a manqué de rechercher les alternatives appropriées en cas de persistance de la vague de sécheresse, sachant que ce phénomène s’avère quasiment une donnée structurelle depuis quelques années, la moyenne des précipitations, au cours seulement des dix dernières années ayant été un son de cloche alarmant en ce qui concerne la nécessité de concevoir des alternatives en vue de pérenniser les richesses hydriques au lieu de gaspiller l’eau à travers le soutien de secteurs agricoles et industriels dilapidant les eaux d’une manière incompatible avec le volume des réserves hydriques de notre pays, menaçant ainsi le droit des générations futures de jouir de cette richesse indispensable.

Quant aux tarifs des carburants dans le marché mondial, nous avons averti le gouvernement lors de la discussion de la loi des finances, du caractère irrationnel des hypothèses sur lesquelles il s’est appuyé en matière de fixation des tarifs référentiels des carburants dans le marché mondial car nous avons estimé que ces hypothèses ne se fondaient sur aucune étude scientifique ou prévisionnelle. D’ailleurs, toutes les études, à travers le monde, préconisaient des bouleversements en perspective, devant négativement impacter le cours des tarifs des carburants.

Mais le gouvernement n’y a pas prêté attention et n’a adopté aucune mesure urgente pour la protection de la bourse des citoyens.

Le pire et le plus aberrant, c’est que la loi des finances a institué des procédures fiscales ayant augmenté l’imposition sur la valeur ajoutée ou l’impôt à l’import quant à certains produits essentiels aussi bien destinés à la consommation que faisant partie des industries de transformation de marchandises essentielles, ce qui induit fatalement des augmentations des tarifs définitifs des produits dédiés à la consommation.

En conséquence, l’Union socialiste des forces populaires, sur la base de son référentiel socialiste, socialdémocrate et de son sens patriotique, appelle à ce qui suit :

1- L’accélération de l’introduction d’amendements à la loi des finances à même d’instaurer des mesures fiscales et législatives pouvant préserver le revenu individuel des ménages et limiter la hausse des prix.

2-L’intervention urgente des institutions nationales compétentes en matière de lutte contre la corruption et celles concernées par la concurrence en vue de contrôler et s’impliquer dans la protection des citoyennes et citoyens contre toutes les formes de monopoles, de spéculation et d’accords préalables entre sociétés quant à la fixation de prix référentiels, portant d’une manière flagrante, atteinte à la concurrence loyale.

3- La mise en œuvre de mesures promptes pour la protection du monde rural, le plus affecté par la coïncidence de la sécheresse avec les bouleversements économiques universels et la nécessité de l’activation optimale du fonds de soutien du monde rural tout en le soumettent au contrôle et la comptabilisation nationaux.

4- Organiser un colloque national autour de l’eau, auquel prendront part toutes les institutions de l’Etat concernées ainsi que tous les acteurs civils qui opèrent dans ce domaine et tous les experts scientifiques qui s’intéressent à la sécurité hydrique, dans l’objectif de monter une stratégie nationale pour la valorisation de la richesse hydrique et la continuité de sa pérennité de même que pour la réduction de toutes les formes de gaspillage de l’eau et la recherche d’alternatives ayant trait à la pérennisation.
Lorsque l’échafaudage est mal monté, tout l’édifice s’écroule … (Dieu nous en préserve !)
5- La rupture avec tous les procédés défaillants de la communication gouvernementale dans cette étape critique qui nécessite le recours au procédé de la franchise à l’égard des citoyennes et citoyens en besoin plus que jamais du droit à l’information au lieu de la production d’un discours qui n’arrive pas à se défaire de l’étape électorale marquée par la profusion de promesses à la place de statistiques, d’informations, de réalisations ou d’insuffisances.

L’Union Socialiste des forces Populaires, mue par son patriotisme, reconnaît en toute clarté que le retard des précipitations, coïncidant avec des évènements mondiaux ayant participé de la hausse des tarifs des carburants et d’un certain nombre de matières de première nécessité dans le marché mondial, mais aussi avec les répercussions de la pandémie du Corona, justifie une part de ce que connaît le marché national comme augmentations des prix impactant le revenu des citoyennes et citoyens.

Cependant, le parti en impute en toute responsabilité les conséquences à l’inaction du gouvernement actuel du fait de l’absence de toute vision prévisionnelle fondée sur une analyse précise de la politique et l’économie mondiales au cours de la confection de la loi des finances et des mesures fiscales n’ayant pas contribué à la protection des ménages face à l’impact extérieur sur le marché local, et en l’absence d’alternatives sociales, fiscales et juridiques qui pourraient participer de l’allègement des retombées de ces crises sur le revenu individuel des ménages.

A cet effet, le gouvernement a révélé un manque de créativité et de compétences anticipatives et ne peut se dérober derrière des facteurs extérieurs connus à l’avance. D’ailleurs la bonne gouvernance réside dans la capacité de gérer les crises et non dans la dérobade derrière elles pour justifier l’échec.

La persistance de cette situation n’induit pas seulement l’aggravation du marasme social mais met également en péril le droit des citoyens à un bon enseignement, leur droit aux soins médicaux, outre le retour du spectre de l’augmentation du taux de chômage impliquant par là une hausse du taux de pauvreté dans la société. C’est que le recul du revenu des ménages simultanément avec la cherté de la vie conduit non seulement au recul de la capacité de l’épargne qui est devenue aujourd’hui quasi-existante même parmi la classe moyenne mais aussi au recul des dépenses des ménages relatives à l’enseignement et la santé et à la préoccupation exclusive d’assurer le niveau minimal de l’alimentation.

Nous, dans l’Union socialiste des forces populaires, nous prévenons de la continuité des politiques de fuite en avant et de toujours rechercher des prétextes non convaincants et appelons toutes les parties à assumer leurs responsabilités nationales en matière de protection des ménages marocains, particulièrement les plus démunis contre les répercussions de la sécheresse et des bouleversements économiques.


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