Le long-métrage "Les chevaux de Dieu" du cinéaste marocain Nabil Ayouch a été élu, lundi soir à Paris, meilleur film étranger francophone lors des prix Lumières 2014, récompenses cinématographiques de la presse étrangère en poste dans la capitale française.
Dans "Les chevaux de Dieu", qui traite du phénomène du terrorisme, Nabil Ayouch s'est inspiré du roman de Mahi Binebine, "Les Etoiles de Sidi Moumen" sur les attentats terroristes de Casablanca, en observant à la loupe le contexte et le conditionnement de ce phénomène. « Avec ce film, j’ai voulu pénétrer en profondeur un problème complexe qui, aujourd’hui, touche toutes les sociétés, y compris en Europe, y apporter de la nuance, explique Nabil Ayouch. J’ai longtemps été heurté par la façon dont le cinéma hollywoodien désincarne cette violence, la déshumanise. Je pense, au contraire, qu’on doit être enfin capable de mettre des mots et des visages sur cette violence-là qui ne vient pas de nulle part. En faisant cela, je ne cherche pas à trouver des justifications à de tels actes. J’essaye simplement de donner des grilles de lecture à notre génération et aux générations futures, qui ont à faire face à cette violence ou qui sont parfois tentées par elle, pour leur permettre de mieux approcher un phénomène contemporain qui nous hante ».
Il est à rappeler que ce film avait été déjà récompensé dans plusieurs manifestations cinématographiques internationales. Entre autres, le Festival de Cannes, le Festival de Bastia, le Festival de Valladolid, le Festival du cinéma méditerranéen de Bruxelles…
D’autre part, le prix du meilleur film des Lumières 2014 a été décerné à "La vie d'Adèle" du Franco-tunisien Abdellatif Kechiche, qui a également remporté trois autres prix: meilleur réalisateur, meilleure actrice (Léa Seydoux) et révélation féminine de l'année.
Notons enfin que le jury de cette édition a été composé de 200 représentants de la presse étrangère en poste à Paris.