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Les chantiers et réformes soutenus par la monarchie confortent notre position en tant que sociaux-démocrates et font de nous une alternative pour les échéances à venir


Libé
Lundi 31 Octobre 2022

Khaoula Lachguar intervenant au nom de l’USFP lors de la réunion du Comité Afrique de l’IS à Dakar

Présent à tous les rendez-vous de l’Internationale socialiste dont il est membre aux côtés de plus de 130 partis politiques dans le monde, l’USFP vient de marquer de sa présence la réunion du Comité Afrique de l’Internationale socialiste tenue à Dakar les 28 et 29 octobre. La délégation ittihadie composée des membres du Bureau politique Khaoula Lachguar,Aïcha El Gorgi et Machij El Karkari s’est saisie de l’occasion pour rencontrer différentes délégations africaines plaçant la première cause nationale au centre des échanges… L’intervention prononcée au nom du Parti de la Rose par Khaoula Lachguar que nous reproduisons intégralement ci-dessous est un véritable tour d’horizon allant d’un rappel du parcours militant et truffé d’incommensurables sacrifices de l’USFP pour un Etat moderne et démocratique, aux avancées réalisées telles les réformes d’impact social, avec pour exemples la généralisation du bénéfice de la retraite ou de la couverture médicale ou encore, autre volet que la monarchie marocaine place au premier plan, celui de l’égalité femme/homme… L’Afrique constituant une victime collatérale d’un contexte fait de crises à répétition, était bien évidemment présente dans le discours ittihadi. Le continent, entonne Khaoula Lachguar, « doit s’affranchir des tutelles extérieures et nous devons veiller ensemble à sortir nos peuples de la pauvreté et à leur assurer un cadre de vie digne, sécure et libre ».

Dakar, le 28 octobre 2022, Intervention de la délégation de l'USFP au Comité Afrique
Cher Président, Camarade Boukari Treta
Cher Secrétaire National du PS Sénégal, Camarade Gorgui Siss,
Cher Secrétaire Général IS, Camarade Luis Ayala,
Cher(e)s camarades,

Nous vivons des années atypiques et de turbulences, en raison d'une pandémie dévastatrice, qui a touché la planète entière. Puis une guerre européenne qui vient rallonger la crise et probablement rabattre les cartes de l’équilibre géopolitique mondial pour un temps. Et bien sûr, le continent africain est la victime collatérale de ces crises à répétition. Mais cela doit changer, aujourd’hui plus que tout autre moment de l’histoire moderne, l’Afrique doit s’affranchir des tutelles extérieures et nous devons veiller ensemble à sortir nos peuples de la pauvreté et à leur assurer un cadre de vie digne, sécure et libre. Avant d’intervenir au sujet de la situation dans mon pays le Maroc et de la gestion de crise et de la promotion de la paix, permettez-moi de faire tout d’abord un rappel de qui est l’Union Socialiste des Forces Populaires? Le parti que nous représentons ici. L’USFP est d’abord un parti nationaliste créé le 6 septembre 1959 au lendemain de l'indépendance du Maroc sous l’appellation « Union Nationale des Forces Populaires », dont le leader Mehdi Ben Barka fut un artisan du projet de la Tricontinentale qui devait rassembler les pays d'Afrique, d'Amérique latine et d'Asie. Un parti dont les militants ont payé un lourd tribut dans la période des années de plomb (1963-1975 : privation de liberté d’expression, emprisonnement de ses militants, absence d’élections libres, etc.) dans le contexte difficile et douloureux de la construction d’un Etat moderne et démocratique. En 1975, le parti effectue un exercice profond d’autocritique et de refonte idéologique. Il embrasse officiellement et définitivement la lutte démocratique et renonce à la lutte armée en prônant le changement par et de l'intérieur des institutions. Cette longue lutte a joué un rôle important dans la construction de l’Etat de droit au Maroc et a abouti en 1998 à la constitution du premier gouvernement d’alternance au Maroc sous la présidence de feu Abderrahmane ElYoussoufi (ex Vice-Président de l’Internationale Socialiste). Depuis, l’USFP a été leader ou membre de coalitions gouvernementales jusqu’à 2012 et entre 2016 et 2021.Ala suite des élections de 2021, le parti est devenu le premier parti d’opposition (avec près de 50 députés) et une des principales forces électorales du pays. Au cours de cette année, nous n’avons cessé de renforcer notre position en remportant aussi 3 sièges sur les 5 que comptaient les élections parlementaires partielles. En effet, les électeurs plébiscitent notre projet progressiste, ancré dans la construction de l’Etat social. Depuis la crise Covid et surtout depuis l’avènement d’un gouvernement libéral, les Marocains sont de plus en plus sensibles aux enjeux de l’Etat providence. La monarchie marocaine soutient officiellement l’édification d’un Etat social à travers la généralisation de la couverture médicale et de la retraite à l’horizon 2024. La monarchie marocaine est également au premier plan de la défense de l’égalité entre les femmes et les hommes notamment à travers la révision du Code de la famille pour le moderniser et le hisser vers un code plus équitable qui tient compte des intérêts des femmes, des hommes et surtout des enfants. Tout cela conforte notre position en tant que sociaux-démocrates dans le paysage politique marocain et fait de nous une réelle alternative lors des prochaines élections en 2026. Forts de tout ce bagage et de ces expériences, nous sommes conscients qu’aucun pays seul ne peut arriver à créer le développement et la prospérité nécessaire à l’épanouissement de son peuple et nous pensons intimement que dans le cadre des instances internationales, multilatérales et non gouvernementales comme la nôtre, nous pouvons faire évoluer les choses dans le sens du renforcement de la paix, de la pérennisation du développement économique et social, du respect de l’environnement et de la réalisation du monde juste et égalitaire auquel nous aspirons et que nous appelons de nos vœux. Pour ce qui est de la question de la gestion des crises et du maintien de la paix, nous aimerions d’abord poser le cadre dans lequel notre pays intervient. Il faut rappeler que le Maroc est un pays qui se situe à la pointe nord-ouest de l’Afrique, c’est un pays atlantique, méditerranéen et sahélo-saharien. Personnellement, j’ai toujours pensé que ce positionnement est une grande bénédiction de Dieu, qui nous a mis au carrefour de plusieurs cultures et civilisations. En effet, notre identité a été forgée par la convergence de ses composantes africaines, amazighes, méditerranéens, arabo-musulmanes et enfin européennes. Ce référentiel national va de pair avec l'attachement du peuple marocain aux valeurs d'ouverture, de modération, de tolérance et de dialogue pour la compréhension mutuelle entre toutes les cultures et les civilisations du monde.
Fort de ces valeurs et ces principes immuables, et de sa ferme volonté de raffermir les liens de fraternité, de coopération, de solidarité et de partenariat constructif avec les autresEtats, leRoyaume du Maroc est considéré comme un interlocuteur crédible dansses actions de coopération et de solidarité avec les peuples et les pays d’Afrique, ainsi que dans ses actions d’intermédiation et de maintien de la paix dans différents conflits à traversle monde et notamment en Afrique. En effet, le Royaume du Maroc a toujoursmaintenu une position active au sein des Nations unies, présentant des propositions, des recommandations, des agendas de travail et des feuilles de route pour promouvoir la paix et la sécurité conformément à la Charte des Nations unies. Fidèle à cet objectif, le Royaume du Maroc a été un contributeur, depuis des décennies, en envoyant ses troupes dans des missions des Nations unies pour maintenir la paix et la sécurité et éviter les tensions dans divers pays dumonde.Aujourd’hui, il est principalement présent dans le cadre de la Monusco (RD Congo) et la Minusca (Centrafrique) avec plus de 2.000 hommes et femmes. Le Maroc est aussi membre du conseil des droits de l’Homme des Nations unies et Président duConseil de la paix et de la sécurité de l’Union africaine. En plus du cadre multilatéral, le Maroc intervient dans le cadre d’accords bilatéraux, à travers des échanges et des partages de connaissances et de compétences, pour des opérations de soutien des efforts des pays africains dans les domaines du maintien de la paix (cas de la sécurisation du passage de Guergarat en collaboration avec la Mauritanie), de la santé (industrie pharmaceutique), de la sécurité alimentaire (industrie desfertilisants), et enfin de l’indépendance énergétique (projet du pipeline Nigeria-Maroc)). Maisil est un fléau quireprésente une grande menace pour la stabilité desEtats africains etla sécurité de nos peuples. C’est celui du terrorisme. La région du Sahel, du Sahara mais également des parties d’Afrique centrale se sont tellement transformées en zones d’instabilité que des grands mouvements de population s’y opèrent pour fuir les atrocités commises par ces groupes terroristes. La montée de l'extrémisme religieux qui se produit dans la zone sahélienne devrait nous concernertous. Ilfaut agir de toute urgence, pourrenverser la situation avant qu'elle ne s'aggrave encore plus. Et cela doit se faire en adoptant une approche globale. Bien sûr, les problèmes de sécurité nécessitent une grande coordination du renseignement etla formation des forces de sécurité locales, mais il est également nécessaire d'accroître la coopération au développement afin d’améliorer les opportunités pour les peuples de la région. A ce titre, le Maroc agit sur plusieurs fronts : D’abord, le front religieux avec une action concrète contre l’extrémisme violent (CVE), à travers l’Institut Mohammed VI et Massjid Aloukhouwa (Mosquée de la fraternité) qui enseignent au bénéfice d’imams et étudiants de toute l’Afrique un islam modéré, tolérant, et capable d’accepter la différence pour couper la route aux idéologies extrémistes. Ensuite, une politique volontariste de lutte contre la pauvreté et d’amélioration des conditions de vie. Dans la mesure où ce sont des outilsimportants pour immuniser les populations contre l’argent facile des organisations terroristes et mafieuses. Les dangers du terrorisme sont multiples dans notre continent mais ce qui est sûr, c’est qu’ils entraînent une conséquence grave : celle d’anéantir les liens sociaux entre communautés et même entre Etats. Nous considérons à ce titre que le terrorisme et le séparatisme sont les deux faces d'une même médaille, car tous deux sont motivés par la volonté d’uneminorité d’imposersa vision de la société, d’un peuple ou d’un Etat, à la majorité.Ces projetssont d’ailleurssouventrétrogrades, ou dumoins anachroniques. En effet, la sécession, dans un grand nombre d’analyses académiques est de facto un terreau fertile pourla relance des mouvements terroristes : La détérioration de la situation humaine et la raréfaction des moyens de subsistance décents. L'absence de démocratie et de délibération. Le recours à la torture pour faire taire les opinions divergentes. L'absence d'horizon etl’échec des projets construits sur une vision du monde datant de la guerre froide La paupérisation et la fragilisation des communautés L’enrôlement des enfants et des mineurs danslesmilices(à ce titre, les rapports accablants qui nous parviennentsurla dégradation des conditions de vie des enfants dans les camps de Tindouf méritent une attention particulière, en effet, non seulement un partie desjeunes garçons est entraînée à devenir une machine à tuer, avec tout ce que cela peut induire comme dégâts sur la santé psychique et physique de ces enfants, mais également ceux qui ne sont pas enrôlés dans des entraînements militaires ne bénéficient pas d’une alimentation suffisante et souffrent de malnutrition comme souligné par le rapport du Conseil des Nations unies du 27 octobre 2022, alors même que le front polisario se targue d’acheter des drones iraniens). Des facteurs qui poussent un grand nombre de miliciens des mouvementsséparatistes à faire des allersretours vers des organisations terroristes, qui disposent de capacités financières importantes (trafic d’armes, de drogue, prise d’otages et rançons), ainsi que le trafic d’êtres humains dont les victimessontsouvent des migrants sub-sahariens. Au Maroc comme dans toute la région sahélo-saharienne et une partie de l’Afrique centrale, cette discussion sur les enjeux de la paix n’est pas un luxe intellectuel ni un enjeu géopolitique, c’est une souffrance réelle. Nous avonssouffert dans notre chair de l’ingérence de forces extérieures(je vais citer un nouvel arrivant sur la scène sahélo-saharienne : l’Iran) ou de voisins mal intentionnés et des prétentions séparatistes qui flirtent avec les trafics en tout genre. Nous avonssouffert de cette instabilité de ces menaces sur notre intégrité territoriale par un retard de croissance économique, par des opportunités de développement ratées. Comment voulons-nous nous atteler à l’atteinte des objectifs de l’agenda onusien 2030 et de l’agenda africain 2063 si on est coincé dans le premier niveau de tout développement qui est d’assurerla sécurité de notre territoire et nos concitoyens ? Nous en avons souffert par le passé avant le cessez-le-feu (brisé depuis 3 ans parle polisario) parles vies perdues et les destins brisés. Nous en souffrons encore plus aujourd’hui quand des témoignages accablants d’amis et membres de nos familles coincés de l’autre côté de la frontière - àTindouf - nous parviennent quant aux conditions de vie déplorables et même des cas de torture, de détention et d’enlèvement arbitraires et enfin de meurtre. Cestémoignagessont disponibles sur les réseaux sociaux, dans les rapports d’organisations internationales et dans les instructions juridiques dans des pays européens notamment en Espagne pays d’accueil de beaucoup de Sahrawis notamment victimes des exactions du polisario. Le polisario tente de détourner la pression quis’exerce surlui, en lançant ce qu’ils osent appeler un processus de «justice réparatrice». Permettez-moi de dire que c’est une honte que de parler de «Justice réparatrice» alors même que ce sont les personnes incriminées, qui ont violenté, violé ou tué qui prétendent initier un processus de réconciliation. C’est un affront non seulement aux Sahrawis mais à tous les peuples et gouvernements qui ont eu recours à ce processus par le passé mais de façon sincère et encadrée, je pense notamment à l’Afrique du Sud (la Commission de la vérité et de la réconciliation présidée par Mgr Desmond Tutu, prix Nobel de la paix en 1984 pour son combat pacifique contre l'apartheid), au Rwanda (qui a utilisé la justice traditionnelle coutumière comme justice réparatrice) et bien sûr au Maroc (l’instance Equité et Réconciliation présidée par feu Driss Benzekri grand militant de gauche lors des années de plomb). Chers camarades, ce que nous essayons de faire, c’est de construire des ponts, entretenir les possibilités d’échanges et de discussion pour parvenir à une solution politique acceptable par tous. La résolution onusienne du 27 octobre 2022 appuyée par 13 pays sur 15 (abstention uniquement de la Russie et du Kenya) a encore une fois consacré la crédibilité de l’initiative d’autonomie faite par le Maroc.
Nous sommes des partis démocratiques et progressistes qui respectent le rôle de l’ONU et expriment toujours leur soutien au camarade Guterres, SG de l’ONU, alors il est temps pour nous d’être clair sur l’urgence de faire taire les armes car c’est le seul choix que nous avons si nous voulons revenir dans la course au développement et atteindre les objectifs collectifs que nous nous sommes fixés. Vive la fraternité africaine,
Vive la sociale démocratie.

 

​Cette rencontre a été l'occasion propice pour la délégation de l'USFP de fustiger les allégations des séparatistes

Les membres des délégations participant à ce conclave ont été reçus, samedi au palais présidentiel, par le chef de l'Etat sénégalais, Macky Sall, président en exercice de l'Union africaine (UA), qui a, à cette occasion, évoqué les grandes questions du continent africain et les problèmes géostratégiques qui se posent, notamment la situation dans la région du Sahel-Sahara, les effets de la crise russo-ukrainienne sur l'Afrique et autres questions. Dans une déclaration à la MAP, Mme Khaoula Lachguar, qui a participé à cette rencontre, a indiqué que le chef de l'Etat sénégalais a, lors de sa réunion avec la délégation marocaine, loué la qualité des relations excellentes de partenariat existant entre le Royaume du Maroc et la République du Sénégal. "Vous êtes dans votre deuxième pays", a dit le dirigeant sénégalais à l'adresse des membres de la délégation de l'USFP. Elle a indiqué que la délégation marocaine a "bataillé" durant les travaux pour que la réunion de Dakar du Comité Afrique de l'IS n'émette aucune résolution pouvant porter atteinte à l'intégrité territoriale du Royaume du Maroc ou évoquer la question du Sahara, et ce grâce au soutien des représentants des pays amis, dont le Sénégal, pays hôte de cette rencontre. Cette rencontre a été l'occasion propice pour la délégation de l'USFP de fustiger les allégations des séparatistes et de rappeler aux participants la teneur de la Résolution 2654 du Conseil de sécurité des Nations unies qui était en faveur du Maroc et soutenant l'initiative d'autonomie présentée par le Royaume en 2007, a affirmé Mme Lachguar, soulignant que cette réunion a été également l'occasion de dénoncer les conditions et la situation humanitaire dans les camps de Tindouf ainsi que les exactions commises par les milices du "polisario", notamment l'enrôlement militaire des enfants, la maltraitance et l'investissement dans des armes douteuses en provenance de l'Iran.


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