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Les blouses blanches voient rouge Encore !


T. Mourad
Vendredi 19 Janvier 2018

C’est le ras-le-bol chez les médecins du secteur privé. Ils organisent ce vendredi  un sit-in de protestation devant le ministère de la Santé à Rabat.
«Nous protestons pour plusieurs raisons», a affirmé à ce propos Rachid Choukri, président du Syndicat national de la médecine générale (SNMG) lors d’une conférence de presse organisée mercredi dernier à Casablanca par le SNMG et le Syndicat national des médecins du secteur libéral (SNMSL).
«Nous protestons tout d’abord contre l’attitude du ministre de la Santé par intérim, à savoir Abdelkader Amara,  qui s’est immiscé dans les affaires du Conseil de l’Ordre en lui intimant l’ordre d’autoriser le temps plein aménagé (TPA), à l’arrêt depuis 2001». Lequel a été instauré en 1995 pour une période de 5 ans «pour permettre aux professeurs universitaires de l’époque de pallier le manque de compétences dans le secteur libéral et pour leur  permettre d’arrondir leurs fins de mois vu que les salaires de l’époque n’étaient pas reluisants», a-t-il souligné, ajoutant qu’il s’agissait seulement de deux après-midi par semaine et que le TPA est arrivé à expiration.
Selon Rachid Choukri, le vide laissé par le travail des professeurs enseignants dans le secteur privé, figure  parmi les raisons qui expliquent la situation chaotique des établissements sanitaires publics. Certains intervenants ont néanmoins tenu à préciser que le fait de protester contre les ingérences d’Abdelkader Amara n’est nullement dirigé contre leurs confrères du secteur public.
Le  président du SNMG a également souligné que les médecins du secteur libéral sont accablés d’impôts et qu’il est inconcevable que les médecins libéraux en paient plus que les établissements sanitaires qui réalisent d’importants bénéfices. Les premiers s’acquittent à cet effet d’un impôt annuel avoisinant les 38%, alors que lesdits établissements ne sont taxés qu’à hauteur de 10%. D’ailleurs, un document du SNMSL distribué lors de cette conférence de presse rappelle que « le statut fiscal des cabinets médicaux est inéquitable et injuste vu le rôle social accompli par les cabinets comparativement aux charges fiscales très lourdes qui leur sont imposées. Il s’agit notamment de la cotisation minimale de 6% contre 0,5% pour la société».
Pour sa part, le président du SNMSL, Badredine Dassouli, a détaillé les autres raisons qui ont poussé les médecins du secteur libéral à battre le pavé. Il s’agit en l’occurrence de la couverture médicale et de la retraite.
Les médecins du secteur libéral  sont également taraudés par la question  de  la responsabilité médicale. Ils s’inquiètent, en effet, du nombre croissant de procès intentés pour cause d’erreur médicale.
 Selon le président du SNMSL, il est scandaleux qu’un médecin ayant commis une faute durant l’exercice de son métier soit arrêté et traité comme un vulgaire criminel ou un trafiquant de drogue.  Pis encore, les plaintes déposées contre les médecins pour erreur médicale et relayées par les médias et les réseaux sociaux pourraient impacter négativement «le cours de la procédure judiciaire, les jugements rendus et l’avenir professionnel et familial du médecin poursuivi», a mis en garde le SNMSL.
Dans ce sens, Badredine Dassouli a appelé à l’adoption d’une loi relative à la responsabilité qui ferait comparaître les médecins présumés fautifs  devant les tribunaux civils tout en garantissant aux personnes lésées d’être  indemnisées.
Les médecins du secteur libéral demandent aussi  la révision de la convention de l’AMO et la nomenclature des actes médicaux. « Nous avons toujours trouvé aberrant que les médecins se fassent rémunérer sur la base de données datant de 2006 sachant que le coût de la vie a été au minimum multiplié par 4 depuis lors», indique le document du SNMSL distribué à la presse. Et la même source d’ajouter : « Pour sa part, le SNMSL a fait des concessions inimaginables pour reprendre le dialogue et les négociations. Parallèlement, on rappelle que sous l’égide de l’ANAM, une commission a été constituée pour étudier le parcours coordonné de soins dans des pays tels que la France, la Belgique et les Pays-Bas. De telles initiatives témoignent de l’esprit de créativité pour améliorer le circuit de soins. Le SNMSL a trouvé le modèle français intéressant et plus proche de nos conditions et qu’on pourrait l’adopter après l’avoir adapté à notre réalité ».


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