
En effet, la police a expulsé un «journaliste» entré incognito à la ville de Laâyoune. Ce journaliste travaille pour le compte du journal «Yecla» et a admis être entré en territoire marocain en déclarant qu’il était professeur et qu’il est venu faire du tourisme.
Les autorités ont pris la même décision à l’encontre de trois gauchistes appartenant au parti «la Gauche Unie» (Izquierda Unida) et qui soutiennent ouvertement les thèses du Polisario.
Cette petite formation politique a voulu impliquer le gouvernement espagnol présidé par Mariano Rajoy dans ces incidents et le pousser à prendre position contre le Maroc. Dans ce sens, le porte-parole des Affaires étrangères au Parlement, Joan Josep Nuet, a envoyé une lettre au chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Gracía-Margallo, dans laquelle il lui demande «de faire tout ce qu’il estime nécessaire pour intercéder contre l’expulsion illégale».
Selon l’agence EFE citant des sources du ministère des Affaires étrangères espagnol, l’ambassade de l’Espagne au Maroc a coordonné l’action consulaire visant à aider les trois gauchistes et est également entrée en contact avec la Gendarmerie Royale.
Une autre association espagnole qui appuie les séparatistes a fait état de l’expulsion de 14 personnes du territoire marocain. Il s’agit de 10 Espagnols et 4 Norvégiens, selon l’agence Europa Press.
En 2010, les autorités marocaines avaient également utilisé l’expulsion comme arme contre les «dérives» des journalistes espagnols qui s’étaient convertis en militants politiques et avaient fait montre de partialité durant leur couverture des événements de Gdim Izik à Laâyoune. Dans une déclaration lue au nom de l'Exécutif marocain par l’ancien ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Khalid Naciri, les autorités marocaines avaient accusé les journalistes espagnols «d’avoir recours systématiquement aux procédures fallacieuses, techniques ignobles, manipulations abjectes et montages immondes».
«Libé» a contacté plusieurs fois, mais en vain, l’actuel ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, pour connaître la position officielle du gouvernement face à ces nouvelles provocations.