Les arts plastiques au service du tourisme


Par Abdeslam Khatib
Samedi 25 Décembre 2010

Après plusieurs années passées à Essaouira pendant lesquelles il a eu le mérite de faire connaître des talents en herbe, l’historien, écrivain et critique d’art, Fréderic Damgaard, est allé s’installer dans la capitale du Souss  pour vivre une retraite tranquille. Mais comme on dit : « Chassez le naturel, il revient au galop ». Ce grand mécène n’a pas pu se détacher du monde de l’art et de la peinture en particulier. Après une brève période de repos, il a vite retrouvé son sens d’explorateur. Seulement, Agadir n’est pas Essaouira et quand Damgaard s’y est installé, il l’a vite remarqué. A Essaouira, il fallait donner naissance à des talents ou, du moins, les découvrir, les sortir du néant. C’était le cas avec les peintres singuliers qu’il a hissés au niveau mondial et en a fait une tendance sollicitée par les plus grands musées et les salles d’exposition les plus prestigieuses d’Europe. Mieux, cette tendance a fait l’objet de recherches, d’études et de  débats, ce qui a poussé bon nombre d’amateurs de cette mouvance souirie à se déplacer au Maroc pour voir de près le milieu et l’environnement qui inspirent ces peintres. L’on se rappelle en effet, les noms d’artistes célèbres qui sont venus à Essaouira grâce à l’action de Damgaard. Parmi eux figuraient Schuman, Alexeij Khovst, Lilo Peters, Oraczewski, Wriect, Françoise Mayeras, Vincent Aunio et d’autres.  
A Agadir, c’est différent. Il existe un mouvement de peinture qui ne date pas d’hier ; en plus, les artistes peintres sont organisés au sein d’associations et syndicats. Ce qui leur manque, c’est la médiatisation, car on ne sait pas beaucoup comment les arts plastiques évoluent dans cette région du Maroc.
Fréderic Damgaard n’a pas attendu longtemps pour montrer le chemin. A peine a-t-il découvert les contours de cette activité dans la région du Souss qu’il a commencé à médiatiser des événements d’importance.
Un mouvement de femmes artistes peintres et artisans, un musée municipal qui peine à trouver ses marques et une activité soutenue, une génération de jeunes talents prometteurs qui cherchent à se faire connaître. Tout cela avait besoin qu’on en parle. Damgaard s’active donc à informer, nouer des contacts et faciliter la promotion et le suivi médiatique.
Et à propos de promotion, la ville et les habitants d’Essaouira en savent quelque chose. Car, bien avant le Festival des musiques du monde qui a permis un véritable envol à la ville des Alizés, Damgaard a fourni un travail extraordinaire qui a fait de l’ancien Mogador une sorte de pépinière qui produit des artistes de qualité. Les Tabal, Maimoune, Ouarzaz, Berhis et autres, lui doivent beaucoup, eux qui étaient de simples citoyens. Grâce à son action, et à son dévouement, il a réussi à les mettre sur les rails, les encadrer et les promouvoir. Et ce n’est pas seulement aux étrangers qu’il a fait connaître Essaouira. C’était valable aussi pour des artistes marocains qui ne connaissaient pas bien la ville comme Chaibia Tallal, ou encore des personnalités célèbres originaires de cette cité et qui l’avaient quittée depuis longtemps.
Les habitants de l’ex-Mogador sont unanimes à reconnaître son apport et le rôle qu’il a joué pour que leur ville sorte de sa léthargie qui n’avait que trop duré. Avec le sentiment du travail accompli, il a quitté cette cité, en principe pour se retirer de la scène, mais ce sont les sirènes d’Agadir qui l’ont attiré cette fois et après quelque temps seulement, il s’est retrouvé, comme à son habitude, au milieu de l’action artistique dans cette région du Maroc.  Et comme le Souss est très riche en arts et en artisanat, un autre domaine de prédilection de Damgaard, il s’est penché sur d’autres expressions  comme la tapisserie chez les femmes berbères qui a fait l’objet d’un livre riche en enseignements et en illustrations.  
Ce dévouement ne s’explique que par l’amour que voue Fréderic Damgaard au Maroc. «Je suis au Maroc, un pays que j’aime beaucoup; la moindre des choses serait donc de diffuser sa bonne image, sa culture, sa beauté, sa civilisation et ses progrès dans tous les domaines, à travers les quatre coins du globe ». Damgaard s’est ainsi donné pour mission de promouvoir l’image du Maroc, ce pays qui l’a adopté et entouré de beaucoup de chaleur.  


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1.Posté par Soukaina kabbaj le 26/12/2010 17:37
Très intéressent comme article. Le livre de M.DAMGAARD se vent où?

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