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Une véritable métaphase s’opère au quotidien sous la houlette d’une nouvelle vague d’artistes "révolutionnaires", qui, de plus en plus choisissent la rue pour s’exprimer. En quête perpétuelle d’innovation, ils sont capables de transformer les endroits les plus banals de la capitale belge, en lieux de création, de partage et d’échange avec les passants qui deviennent leur public attitré. Une tendance que reflète l’essor sans précédent des arts de la rue qui investissent désormais les places et artères de la cité bruxelloise au grand bonheur de ses habitants et ses visiteurs.
Parce que les spectacles de rue ne nécessitent ni le soutien de salles dédiées, ni celui de professionnels de production, et encore moins l’obtention de licences spécifiques, l’artiste se sent libre de toute contrainte à même de freiner son élan créatif et l’empêcher de se produire, ou tout simplement interagir en toute spontanéité avec une foule de badauds et d’usagers de cafés et restaurants, qui se laissent volontiers emportés par la ferveur du moment et l’ambiance de joie et de gaité dont il est porteur.
L’art est dès lors omniprésent à Bruxelles : places publiques, parcs, métros, murs,… retrouvent tous les jours un sang neuf, s’embellissent, débordent de vie, vibrant aux rythmes de la musique, s’ornant de fresques des plus originales, déambulant au gré des expressions corporelles de tout genre. Un ensemble qui fusionne harmonieusement au décor.
Parmi les lieux incontournables du centre-ville, la Grand-Place, la place de la Bourse, la place de la Monnaie,… attirent particulièrement des artistes désireux de profiter de la grande affluence sur ces sites touristiques. La visite de Bruxelles serait, par ailleurs, incomplète sans suivre le parcours des graffitis et fresques murales qui se sont multipliés ces dernières années le long du Canal, sous l’influence de la montée du Street Art.
Les spectacles de rue ont aussi gagné en diversité, se nourrissant de l’arrivée d’artistes en provenance d’autres pays européens ainsi que de migrants qui se servent de leur art comme gagne-pain. Ces artistes abordent généralement des thématiques ayant trait à des problématiques politiques et sociales, comme celles du racisme, de la migration, des guerres ou de "la barbarie du monde capitaliste"… C’est leur manière d’insuffler une lueur d’espoir qu’ils suggèrent dans leur musique et différentes autres œuvres créatives.
Lampa Faly a pris l’habitude de jouer de la guitare chaque samedi après-midi, près de la Grand-Place, où il a déjà des fans et habitués qui apprécient son style reggae et ses superbes interprétations des chansons de la star jamaïcaine Bob Marley. Lui-même d’origine jamaïcaine, Faly affirme qu’il cherche à travers ses prestations à faire ressortir une énergie positive auprès du public, en chantant l’amour, l’espoir, le vivre-ensemble et le respect de l’autre.
Les créations artistiques dans la ville ne manquent pas néanmoins de susciter parfois la polémique, comme cela a été le cas récemment dans la commune de Saint-Gilles qui a vu l’apparition d’une fresque murale controversée, divisant la population de la commune entre défenseurs des mœurs et promoteurs de la liberté d’expression. Un tel débat ne change en rien pour autant au fait que l’art de la rue fait désormais partie intégrante de Bruxelles et de son patrimoine immatériel, confortant son attractivité touristique et sa réputation d'une ville de melting-pot.