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Le porte-parole de l'armée, le colonel Sansern Kaewkamnerd, a déclaré à la télévision nationale que les quartiers concernés et l'heure du couvre-feu seraient précisés plus tard.
Il a par ailleurs annoncé que le gouvernement allait envoyer la Croix-Rouge et d'autres organisations «pour inviter ou persuader les gens, surtout les femmes, les enfants et les personnes âgées, à quitter la zone» de protestation, environ 3 km2 dans le principal quartier commercial de la capitale, Rajprasong.
Hier, une colonne de fumée noire s'élevait dans la capitale après que des manifestants eurent bouté le feu à des pneus servant de barricade. Un poste de contrôle routier de la police a également été incendié.
Dans son allocution télévisée hebdomadaire, le Premier ministre thaïlandais, Abhisit Vejjaajiva, a estimé que la réponse militaire était appropriée pour mettre fin aux troubles, soulignant que «le meilleur moyen de prévenir des pertes est de mettre fin à la contestation», laquelle «crée des conditions propices à la survenance de la violence».
Il a précisé avoir ordonné le report d'une semaine de la rentrée scolaire, prévue normalement aujourd’hui.
La situation était relativement calme hier à Bangkok, après les affrontements de la veille entre l'armée et les opposants au gouvernement, au troisième jour de violences après le début d'une opération miliaire pour tenter de boucler la zone occupée par les «Chemises rouges», privée d'eau et d'électricité.
Selon le colonel Kaewkamnerd, le nombre de manifestants retranchés dans le camp a diminué de moitié, passant de 10.000 à 5.000 environ.
Les explosions et combats de rue ont également fait près de 200 blessés depuis jeudi, portant le bilan du bras de fer à au moins 54 morts et 1.600 blessés depuis le début des manifestations le 12 mars pour exiger la démission du Premier ministre, la dissolution du Parlement et la tenue d'élections anticipées.
Depuis la tentative d'assassinat du stratège des Chemises rouges, un ancien général grièvement blessé par un tir dans la tête jeudi alors qu'il parlait avec des journalistes étrangers, la violence s'est étendue de rue en rue dans la capitale.
Vendredi, les troupes avaient tiré des grenades lacrymogènes et des balles de caoutchouc puis à balles réelles sur les manifestants qui avaient incendié un car de la police et des pneus. Le gouvernement a accusé les opposants d'utiliser des fusils, grenades et bombes incendiaires. Des accrochages sporadiques avaient repris dans plusieurs secteurs de Bangkok samedi, les rues vidées des chalands et touristes résonnant du fracas des explosions tandis que des panaches de fumée noire s'élevaient entre les gratte-ciel et hôtels.
Des soldats ont déroulé du fil de fer barbelé en travers des rues menant au quartier commerçant de Ratchaprarop, situé au nord de celui de Rajprasong où sont retranchés les «Chemises rouges». Ils ont accroché des pancartes disant en thaï et en anglais: «Zone de tirs à balles réelles» et «Zone interdite. Pas d'entrée». Ce quartier, qui abrite des immeubles élevés, hôtels de luxe et magasins de design, avait été le théâtre de certains des affrontements les plus violents vendredi soir.
«A chaque minute qui passe, la situation actuelle se rapproche de la guerre civile», a estimé l'un des meneurs des Chemises rouges, Jatuporn Prompan.
Weng Tojirakarn, un autre leader de la contestation, a demandé au gouvernement de déclarer un cessez-le-feu et de retirer les troupes. «Nous ne voulons pas de guerre civile. Si cela arrive, je ne sais pas combien d'années il faudra pour que cela s'arrête», a-t-il expliqué.
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, avait appelé samedi à l'arrêt des violences.
Les «Chemises rouges», originaires pour la plupart des campagnes pauvres du nord du pays, refusent de quitter leur camp retranché tant que le Parlement n'a pas été dissous et de nouvelles élections convoquées. Ils accusent le gouvernement de coalition de ne représenter que l'élite fortunée de la capitale et d'avoir pris le pouvoir avec l'appui du système judiciaire et de la puissante armée du pays, celle-là même qui a déposé leur champion, l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, en 2006.
Un règlement de la crise avait paru possible la semaine dernière lorsque le Premier ministre Abhisit avait proposé la tenue d'élections en novembre, un an avant l'échéance normale, mais les Chemises rouges demandaient plus et les négociations ont échoué. Devant la poursuite des violences, l'ambassade américaine a annoncé samedi qu'elle évacuerait les familles de ses employés qui le voudraient.