
Des responsables américains interrogés par Reuters n’ont pas démenti des informations publiées par le New York Times, qui a écrit lundi, en citant des sources officielles américaines et européennes, que le président Barack Obama est de plus en plus agacé par ses relations en dents de scie avec son homologue afghan Hamid Karzaï.
Ces relations se sont à nouveau détériorées le mois dernier après l’annonce de l’ouverture de pourparlers de paix entre les Etats-Unis et les Taliban au Qatar.
Une vidéoconférence entre les deux hommes s’est mal terminée le 27 juin, a ajouté le New York Times sur son site internet en citant des sources afghanes et américaines.
Hamid Karzaï a suspendu les négociations avec Washington en vue du maintien de troupes américaines en Afghanistan après l’expiration du mandat de la Force internationale d’assistance à la sécurité (Isaf) sous commandement de l’Otan, à la fin de l’année prochaine.
L’option zéro «n’est pas l’option privilégiée», a dit au New York Times un membre de l’administration Obama, précisant sous le sceau de l’anonymat qu’une décision est «loin d’être prise».
Interrogés par Reuters, les responsables américains ont renvoyé aux propos tenus en janvier par Ben Rhodes, adjoint du conseiller à la sécurité nationale de la Maison blanche, qui avait déclaré que l’option zéro «ferait partie des options étudiées». La position de Washington à cet égard n’a pas changé, ont-ils dit.
Les Etats-Unis, qui disposent encore de 63.000 soldats en Afghanistan, vont ramener leur contingent à 34.000 hommes d’ici février prochain.
A Kaboul, la perspective d’un retrait total laisse sceptique. «Les deux parties savent comment faire pression l’une sur l’autre. Mais les Etats-Unis et l’Afghanistan comprennent parfaitement la nécessité de la présence de forces étrangères, en particulier américaines, après 2014 et c’est vital pour la sécurité ici et dans la région», a déclaré à Reuters un membre des services d’Hamid Karzaï ayant requis l’anonymat.
Pour Nasrullah Stanikzai, ancien conseiller du président afghan, il ne s’agit que de «propagande destinée à faire pression sur le gouvernement afghan de façon à ce que Washington ait gain de cause» dans les négociations sur l’après 2014.