
Les partis ont organisé dimanche soir des soirées électorales mais aucun leader n'a fait de déclaration, dans l'attente des résultats définitifs, que l'Isie devrait annoncer mardi.
L'ambiance était détendue au QG d'Ennahda, où quelques dizaines de militants se sont félicités de leur mobilisation en buvant des jus de fruits, mais le pupitre installé à l'intention du leader Rached Ghannouchi est resté vide dimanche soir, ont constaté des journalistes de l'AFP. La seule certitude au lendemain du scrutin est la très forte mobilisation des électeurs tunisiens pour une élection historique, neuf mois après la révolution qui a déclenché le "Printemps arabe" . Plus de 7 millions d'électeurs étaient appelés à élire une assemblée nationale constituante qui sera chargée de rédiger une nouvelle Constitution et de désigner un nouvel exécutif avant des élections générales. La participation "a dépassé toutes les attentes", selon l'Isie, qui n'a cependant pas fourni de chiffre global sur l'ensemble du corps électoral estimé à 7,2 millions. Dès l'ouverture du scrutin dimanche, de longues queues s'étaient formées devant les bureaux de vote à Tunis et dans les grandes villes de province, et l'affluence ne s'est pas tarie de la journée. A 19H00, heure de clôture des bureaux, des dizaines de personnes finissaient encore de voter dans plusieurs centres. La presse tunisienne saluait lundi le "triomphe de la démocratie" et ses éditoriaux reflétaient la fierté manifestée la veille par les électeurs. "Vous avez fait le printemps de la démocratie arabe", écrivait l'hebdomadaire arabophone Assabah, tandis que le quotidien Al Chourouk estimait que le "grand vainqueur" de l'élection était "la Tunisie". "Enfin libres", s'enthousiasmait l'éditorialiste de Tunis Hebdo.
Pour Sofiene Ben Farhat, journaliste et écrivain, "le peuple tunisien. a imposé son agenda, il a été à la hauteur d'un moment historique" : Par sa générosité et son élan, il se rappelle au bon souvenir d'une classe politique encore balbutiante, il va maintenant falloir que les partis soient à la hauteur", a-t-il déclaré à l'AFP. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a félicité lundi la Tunisie "pour la façon pacifique et ordonnée" dont s'est déroulé le scrutin.
"Cette élection historique constitue une étape majeure pour la transition démocratique tunisienne et une avancée importante dans le processus de transformation démocratique en Afrique du Nord et au Moyen-Orient en général", a déclaré M. Ban dans un communiqué.
La veille, le Président américain Barack Obama et plusieurs capitales européennes avaient salué la mobilisation des électeurs et le bon déroulement du vote.