Les Peshmerga kurdes ont repris dimanche le contrôle du barrage de Mossoul aux jihadistes de l’Etat islamique, tandis que les Etats-Unis menaient en appui une deuxième journée de frappes dans le secteur. Ces dernières semaines, l’Etat islamique (EI) s’était emparé de plusieurs localités ainsi que de gisements pétroliers et du barrage de Mossoul, le plus important d’Irak, ce qui lui donnait théoriquement la capacité d’inonder des villes ou de les priver d’eau et d’électricité. Le contrôle du barrage n’est pas entièrement acquis, a indiqué un responsable kurde, mais les alentours ont en grande partie été reconquis.
Les Etats-Unis ont annoncé avoir mené dimanche 14 frappes contre l’Etat islamique près du barrage, qui s’ajoutent aux neuf de samedi. Les 14 frappes de dimanche ont détruit trois véhicules armés de l’EI, une batterie antiaérienne montée sur véhicule ainsi qu’un de leurs points de contrôle et un emplacement de mines.Elles font suite à neuf frappes menées samedi près du barrage et d’Erbil, la capitale de la région autonome du Kurdistan irakien.La Maison blanche a indiqué dimanche que Barack Obama avait informé le Congrès américain qu’il avait autorisé les frappes aériennes pour aider à reprendre le contrôle du barrage. La campagne de frappes aériennes des Etats-Unis contre les combattants jihadistes de l’Etat islamique, qui a commencé ce mois-ci, est la première intervention directe de l’armée américaine en Irak depuis le retrait des derniers soldats américains du pays à la fin de 2011.
Les Kurdes ont repris les villes majoritairement chrétiennes de Batmaiya et Telaskaf, à une trentaine de kilomètres de Mossoul, ont rapporté des témoins. Les Peshmerga ne s’étaient pas approchés aussi près de Mossoul depuis qu’elle est tombée entre les mains de l’EI en juin. Les jihadistes ont renforcé les contrôles des véhicules aux entrées de la grande ville du nord de l’Irak, ont rapporté des habitants.
Depuis l’offensive de l’EI en juin, les Kurdes, qui souhaitent à terme avoir un Etat indépendant, ont profité du chaos dans le nord de l’Irak pour s’emparer de gisements pétroliers dans la ville de Kirkouk.
Dimanche, le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier s’est prononcé contre la création d’un Etat kurde indépendant, au lendemain d’une visite en Irak où il s’est entretenu avec le nouveau Premier ministre Haïdar al Abadi à Bagdad et avec le président de la région autonome du Kurdistan, Massoud Barzani, à Erbil.
Le ministre faisait notamment allusion à la Turquie et à l’Iran, qui abritent une forte minorité kurde.
Pour l’heure, la priorité des pays occidentaux reste d’enrayer l’offensive des jihadistes, qui ont massacré des centaines de personnes et poussé sur le chemin de l’exil des dizaines de milliers d’autres.