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Les Néerlandais adoptent le masque

Secoués par la seconde vague du virus


Libé
Vendredi 2 Octobre 2020

Remue-ménage à La Haye: après s'être démarqués au printemps en adoptant un confinement bien plus souple que leurs voisins européens, les Pays-Bas ont fini par adopter le masque et une série d'autres mesures pour faire face à la "deuxième vague". C'est en traînant des pieds que le gouvernement a fait volte-face.

Globalement ignoré jusqu'ici, considéré comme inefficace et contre-productif par les experts des autorités sanitaires, le masque est désormais "vivement recommandé" dans les espaces publics clos, tels que les magasins, musées, gares et aéroports.

Dans une rue commerçante de La Haye, à deux pas du Parlement, le changement est remarquable: les masques ont fait leur apparition dans le paysage public. "Je trouve ça inconfortable mais je le porte car je ne veux pas qu'on soit confinés", explique Maria Houweling, éducatrice spécialisée de 48 ans, qui plaide pour que le bout de tissu soit rendu obligatoire "afin d'empêcher le virus de se propager davantage".

Aux Pays-Bas, où il est désormais interdit de recevoir plus de quatre personnes chez soi ou d'aller voir un match de sport, les nouvelles mesures reçoivent un accueil mitigé. Le pragmatisme des Néerlandais les pousse à les accepter, mais pour combien de temps ? Face à la résurgence du nouveau coronavirus, les bars et les restaurants ont notamment reçu l'ordre de baisser les rideaux à 22H00 (20H00 GMT), moment le plus fréquenté de la soirée, déplore avec un "sentiment d'injustice" Bas Swillens, gérant de deux établissements à La Haye. "L'ensemble du secteur de la restauration traverse une année difficile. Et on ne sait pas à quoi s'attendre" pour la suite, témoigne-t-il auprès de l'AFP.

Depuis l'apparition du virus, 117.551 cas ont été officiellement enregistrés aux PaysBas, dont 6.393 décès, selon les derniers chiffres officiels. Jusqu'à présent, le gouvernement misait surtout sur le télétravail et une distanciation sociale de 1,5 mètre, plutôt que sur une fermeture anticipée des commerces ou encore le port du masque, obligatoire seulement dans les transports en commun.

Mais face à l'explosion des cas, le Premier ministre Mark Rutte a demandé mercredi à ses concitoyens de se couvrir le nez et la bouche "presque partout où on ne voit pas le ciel", lors d'un débat à la Chambre basse du Parlement au cours duquel de nombreux partis réclamaient une directive nationale. Le dirigeant libéral refuse cependant de rendre la mesure obligatoire ailleurs que dans les transports publics, préférant laisser la possibilité aux commerçants de refuser l'entrée à un client sans masque. C'est ainsi que M. Rutte a fini par céder à la pression exercée par certains politiques et par la demande croissante d'une partie de la population pour des mesures plus strictes, même si lui-même reste sceptique: "Ce n'est pas comme si ça marchait bien en Espagne et en France", a-t-il récemment lâché.

A l'Institut néerlandais pour la santé publique et l'environnement (RIVM), qui conseille le gouvernement dans la marche à suivre depuis l'apparition du virus, on constate, comme dans d'autres pays européens, une forte augmentation des cas, et ce plus tôt que prévu. "Nous sommes vraiment au début de la deuxième vague maintenant, d'autant plus que nous constatons une augmentation des hospitalisations et du nombre de personnes admises aux soins intensifs", observe Susan van den Hof, directrice du Centre d'épidémiologie du RIVM.

"Cela tient probablement au fait que les mesures ont été assouplies durant l'été et que les gens sont moins conscients et suivent moins les règles", analyse auprès de l'AFP Mme Van den Hof, qui s'attend à une "période chargée" dans les hôpitaux à l'approche de l'hiver. Mais "il n'est jamais trop tard" pour agir, estime l'épidémiologiste : "Si les gens commencent à prendre les mesures au sérieux et que des restrictions plus sévères sont mises en place pour tout le monde, nous pouvons encore infléchir la tendance".

Cas en augmentation au Canada, situation "critique" au Québec

Le nombre de nouveaux cas de coronavirus au Canada continue d'augmenter, avec une situation "critique" au Québec, province la plus durement touchée par l'épidémie au pays, ont annoncé jeudi les autorités.

"La situation est critique au Québec", a déclaré le Premier ministre de la province, François Legault, en faisant état de 16 nouveaux décès ces derniers jours, chiffre inégalé depuis la fin de la première vague de la pandémie à la mi-juin.

"Comparativement à mi-août, on est passés de 50 nouveaux cas par jour à 900 par jour (...), d'une centaine d'hospitalisations à 275", a-t-il dit lors d'un point de presse. Dans tout le Canada, le nombre de nouveaux cas "continue d'augmenter" chaque jour, à 1.572 en moyenne dans la dernière semaine, a souligné de son côté Theresa Tam, la responsable de la santé publique du pays.

"La majorité (environ 80%) de ces cas ont été enregistrés au Québec et en Ontario", les deux provinces les plus peuplées. L'Ontario rapportait jeudi 538 nouveaux cas de coronavirus et 3 nouveaux décès. "Les données de modélisation d'hier ont sonné l'alarme", a dit Doug Ford, Premier ministre de la province, laissant entrevoir 1.000 nouveaux cas par jour en octobre.

Au Québec, bars, restaurants, cinémas et musées ont dû refermer leurs portes jeudi dans les régions de Montréal et Québec, passées en "alerte rouge", plus haut niveau de surveillance.

En outre, les habitants de ces régions, où vivent la majorité des Québécois, ne peuvent plus recevoir d'invités chez eux jusqu'à fin octobre et les rassemblements publics extérieurs sont pratiquement interdits. "Je comprends que ces mesures-là sont dures pour beaucoup de monde et ce n'est pas de gaîté de coeur" qu'elles ont été adoptées, a dit François Legault. "C'est pour réduire les contacts sociaux, donc pour réduire la contagion et essayer de réduire le nombre de personnes, infectées et éventuellement réduire les décès", a-t-il expliqué. Entré dans une "deuxième vague" de la pandémie, selon le Premier ministre Justin Trudeau, le Canada recensait jeudi 160.229 cas et 9.349 morts depuis le printemps.


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