Les “Invisibles”, une comédie sociale sur les femmes SDF


Samedi 5 Janvier 2019

Elles sont des dizaines, passées par la rue, la violence, la prison, accueillies dans un centre de jour pour femmes SDF, qu'une mairie du Nord va bientôt fermer. Leur résilience, leur combat, unis aux travailleuses sociales, sont la trame du film "Les Invisibles", ode poignante et lumineuse aux "résistantes modernes". Une quinzaine d'actrices non-professionnelles, qui ont connu la rue, mettent leur vérité au service des "Invisibles" de Louis-Julien Petit, aux côtés de Corinne Masiero, une fidèle de Petit, d'Audrey Lamy ou de Deborah Lukumuena ("Divines") pour une comédie sociale entre émotion et éclat de rire. Une épopée tragicomique, résolument ancrée dans le réel. Et pour cause. Le réalisateur de 35 ans, salué pour "Discount" (2015) a passé un an bénévole aux centres d'accueil pour femmes, à Grenoble et Paris notamment, pour comprendre et trouver le ton juste. "Quand on traite un sujet comme celui-ci, on a intérêt à être juste...", a-t-il expliqué à l'AFP en août au Festival du film francophone d'Angoulême, où son troisième long métrage était présenté en avant-première. Un film inspiré d'un documentaire/livre sur les femmes SDF de Claire Lajeunie en 2014.  Ses "Invisibles" sont bien sûr les femmes accueillies, qui forment 40% des sans-abri, mais souvent se griment, se cachent pour échapper à la violence de la rue, explique-t-il. Mais aussi "les personnes qui ne sont pas aidées à aider les autres, ces travailleuses sociales et leur combat acharné, sans reconnaissance". "Mon idée c'était un film sur les résistantes modernes, des femmes qui vont s'unir et combattre ensemble, en se disant +OK, on nous met de côté, donc on va prendre notre destin en main, trouver une solution". Solution qui, dans le film, passe par redécouvrir "qui" étaient ces femmes, ce qu'elles faisaient "avant", leurs compétences, leur formation, etc.
Dans "Les Invisibles", travailleuses sociales et SDF jettent tout dans la bataille pour réinsérer à tour de bras avant la fermeture du centre, leur "Cour des miracles". Usant de subterfuges (mensonges, falsification, piston) mais aussi d'ateliers de prise de confiance, entretiens d'embauche à blanc. Et se muant de facto en centre d'accueil 24/24h, en toute
illégalité.


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