
C'est la deuxième fois que Obama recevait Caïd Essebsi dans le Bureau ovale. La première fois, en octobre 2011, ce dernier était Premier ministre d'un gouvernement de transition, mis en place après le soulèvement populaire qui avait renversé le régime de Zine el Abidine Ben Ali le 14 janvier de la même année.
Le statut d'"allié majeur non-membre de l'Otan", privilège déjà accordé à une quinzaine de pays, dont le Japon, l'Australie, l'Afghanistan ou encore l'Egypte, Bahreïn et le Maroc, permet aux pays concernés d'avoir accès à une coopération militaire renforcée avec les Etats-Unis, notamment dans le développement et l'achat d'armements.
Le nouveau gouvernement tunisien est confronté à des défis sécuritaires de taille. L'attentat revendiqué par l'organisation Etat islamique contre le musée du Bardo en mars, qui a fait 22 morts, dont 21 touristes étrangers, a porté un rude coup au pays qui s'appuie largement sur l'industrie du tourisme.
Obama a précisé avoir longuement évoqué avec son homologue tunisien la lutte anti-terroriste mais aussi la nécessité de favoriser une solution politique en Libye "pour éviter que le vide du pouvoir n'ait un impact négatif sur la situation en Tunisie".
Dans une tribune commune publiée jeudi dans le Washington Post, les deux présidents ont souligné que la Tunisie démontrait que "la démocratie est non seulement possible mais aussi nécessaire en Afrique du Nord et au Moyen-Orient".
"Le lieu où le Printemps arabe a commencé est aussi celui où nous avons vu les progrès les plus extraordinaires", a souligné le président américain dans le Bureau ovale.
La Maison Blanche souhaite un doublement de l'assistance à l'armée et aux forces de sécurité tunisiennes en 2016. Elle a demandé au Congrès d'approuver une aide de 138 millions de dollars pour 2016, dont 62,5 millions pour la partie militaire.
Les Etats-Unis viennent par ailleurs d'annoncer la livraison de 52 véhicules militaires de type Humvee et d'un navire de patrouille à l'armée tunisienne. La Tunisie doit encore recevoir en 2016 quatre autres navires américains.
Si le chaos libyen est source d'instabilité, il est aussi une mauvaise nouvelle pour la Tunisie sur le front économique. Rappelant que son pays a longtemps eu "une énorme coopération" avec Tripoli, Béji Caïd Essebsi a aussi souligné que son pays accueillait désormais un million de Libyens.
Il entend donc profiter de cette visite pour attirer les investissements privés dont la Tunisie, "au milieu du gué", a cruellement besoin.