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Convaincue que "les droits sexuels font partie des droits humains", la romancière Leila Slimani montre dans son livre de témoignages combien cette reconnaissance d'une sexualité libre est toujours un combat pour les Marocaines. "Sexe et mensonges - La vie sexuelle au Maroc", paru aux Editions Les Arènes, est publié alors qu'il y a moins de trois semaines la diffusion d'une vidéo montrant une agression sexuelle collective d'une effroyable violence à l'encontre d'une jeune femme dans un bus à Casablanca a ému de nombreux Marocains. En lisant les témoignages de femmes marocaines recueillis par Leila Slimani, qui avant d'être romancière a été journaliste pour Jeune Afrique, il apparaît que l'affaire de Casablanca est loin d'être un cas isolé. "Le hasard a voulu que ma première fois soit un viol, par trois hommes, quand j'avais 15 ans", confie ainsi Zhor, une jeune femme de 28 ans, originaire de Rabat que l'on retrouve dans le roman graphique "Paroles d'honneur" (Les Arènes BD), publié parallèlement à "Sexe et mensonges" avec la dessinatrice Laetitia Coryn. Nour, une trentenaire d'Agadir, se souvient qu'un cousin lui faisait "des attouchements" quand elle avait 5 ans. F., une prostituée, raconte son calvaire, Malika, un médecin célibataire âgée de 40 ans, décrit son avortement et Mouna dit la difficulté d'être lesbienne au Maroc. Dans un pays qui se veut, selon les discours officiels, chantre d'un islam tolérant et où les femmes n'ont pas l'obligation de porter le voile, les Marocaines subissent fréquemment insultes, remarques désobligeantes et autres agressions sexistes dans les espaces publics, rappelle avec force l'essai de l'écrivaine.
Pour ce qui est de "Le Fou du roi", paru conjointement aux éditions Stock en France et aux éditions le Fennec au Maroc, il est dédié au père de l’écrivain. Il raconte l’histoire de cet homme au sein du palais Royal. Bouffon de son état, Mohammed Binebine ou Mohammed ben Mohammed, comme il est indiqué dans le texte, se trouve, par un concours de circonstances, obligé de côtoyer le Roi Hassan II jusqu’au dernier souffle de sa vie. Un privilège en apparence, mais pas que … Le personnage principal, ce courtisan, est sur le qui-vive, mesurant la moindre expression, pesant le moindre mot pour ne pas tomber dans l’erreur. D’autres personnes de qualifications différentes rivalisent avec lui pour être plus proches du monarque et détrôner le fqih, dont le sens de l’humour et de l’improvisation le place au-dessus de tous ses concurrents. Un monde de jalousie où le faux pas se paie chèrement.
Notons enfin que le jury rendra publiques une deuxième et une troisième sélections les 3 et 31 octobre prochains, avant de remettre son prix le 6 novembre, quelques minutes après le Goncourt.