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A cette occasion, Slimani a rapproché l’assistance du monde de "Chanson douce", une œuvre qui explore viscéralement les contradictions de la maternité ainsi que les stéréotypes de genre, de classe et de race, à travers le récit macabre d’une nounou apparemment parfaite qui assassine les enfants d'un couple de la classe moyenne. "Mes livres se déroulent dans le monde de l'intimité, de la vie domestique, dans un lieu ambigu et paradoxal. Ma famille m'a protégée, mais elle m'a empêchée d'être entièrement ce que je suis - quelque chose de moi devrait être caché", a-t-elle indiqué, en traitant du thème des relations familiales, qui peuvent "à la fois réconforter et emprisonner"."Il n'est pas possible de croire qu'une maison soit toujours calme: un homme, une femme et un enfant traversent des conflits domestiques", a-t-elle poursuivi, en revenant sur l’atmosphère de "Chanson douce", un livre dont les droits de publication sont en cours de négociation dans 36 pays et qui a eu un écho considérable au Brésil, grâce à la traduction portugaise intitulée "Canção de Ninar".
Outre Slimani, la table ronde a connu la participation de l’écrivain américain, né en Egypte, André Aciman, et de l’écrivain et artiste visuel basé à São Paulo, Ricardo Domeneck, qui a proposé une installation artistique au tout début de la table ronde.
Guidés par la journaliste portugaise, Anabela Ribeiro, Slimani et Aciman ont partagé leurs vues sur l’acte d’écrire et de s’exprimer, mais aussi sur leurs propres espaces intimes et sur les lieux physiques et mentaux où ils se sentent complètement en contact avec eux-mêmes. C'est dans ces endroits qu'ils écrivent leurs livres. Si pour Aciman "la vie d'un écrivain est très solitaire" et c'est cet isolement qui lui permet d'être qui il est, Slimani estime que chaque auteur est tenu de préserver son espace pour pouvoir extérioriser et créer. "J'ai deux enfants, un de sept ans et un d'un an, et c'est un combat pour travailler à la maison. Je dois m’enfermer, j'ai besoin de préserver mon espace", a-t-elle assuré, lors de cette table ronde, où plusieurs auteurs comme Virginia Wolf ont été cités comme exemples. Les auteurs ont également présenté des extraits de leurs œuvres phare: "Chanson douce" pour Slimani et "Enigma Variations" d’Aciman, qui vient de paraître au Brésil.