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Législatives de la dernière chance en Grèce


AFP
Samedi 16 Juin 2012

Législatives de la dernière chance en Grèce
Déboussolés, anxieux, les Grecs espèrent une solution politique dimanche pour tenter de sortir des grippages dans lesquels leur vie quotidienne s’essouffle.
Pour Irini Tsinoglou, assise devant le parlement avec sa fille et sa petite-fille au milieu d’affiches électorales, la tâche du futur gouvernement, quel qu’il soit, sera énorme pour sortir le pays d’une récession entrée dans sa cinquième année, qui prend des airs de véritable dépression économique.
«Je suis en colère. Tous les projets que j’avais échafaudés depuis ma jeunesse s’effondrent avec cette crise (...) Il n’y a plus aucun espoir pour l’avenir», soupire cette couturière retraitée, âgée de 60 ans.
«J’espère qu’un gouvernement pourra traiter tous les problèmes des gens. Les jeunes sont au chômage (52,7% des 15-24 ans non scolarisés et plus d’un tiers des 25-29 ans, NDR), le système de santé ne fonctionne plus. Et nous avons de nouveaux impôts que nous ne pouvons pas payer sans travail», résume-t-elle.
Avec la crise, la vie quotidienne devient en effet compliquée.Par manque de crédits vis-à-vis des fournisseurs étrangers, quelque 160 types de médicaments -des antibiotiques aux antidépresseurs- font actuellement défaut dans les pharmacies du pays, selon Kostas Lourantos, président de l’union des pharmacies de la région Attique, autour d’Athènes, où vivent 40% des Grecs.
Et au fur et à mesure que le scrutin s’approche, les médias égrènent la liste des malheurs qui planent, allant des coupures d’électricité imminentes aux craintes de pénuries alimentaires si le pays devait refuser l’austérité qui le lie à ses créanciers, UE et FMI, et sortir de la zone Euro.
«Je suis confuse, mais je suis au moins certaine d’une chose : je ne vais pas voter pour les deux partis qui ont dirigé le pays» depuis trente ans, lance Eliana, 35 ans, en visant le parti socialiste Pasok et la Nouvelle démocratie conservatrice, jugés responsables de la crise et du délabrement du pays.
Elle se demande si elle ne va pas voter pour un parti comme le Syriza (gauche radicale) «anti-mémorandum», du nom du contrat qui lie la Grèce à ses créanciers et l’oblige à réaliser des coupes budgétaires drastiques.
Dirigé par Alexis Tsipras, le Syriza a été propulsé deuxième parti du pays lors des élections du 6 mai qui n’ont pas permis de former un gouvernement. Aujourd’hui, il est au coude-à-coude avec la Nouvelle démocratie dans les sondages.
«J’espère que les partis vont coopérer. Que tout le monde soit ensemble», rêve pour sa part Michalis Vlavianos, retraité de 77 ans, qui tente de mettre du beurre dans les épinards de sa pension mensuelle de 630 euros en vendant des billets de loterie dans un coin de la place Syntagma, qui a vu défiler des dizaines de milliers de manifestants anti-austérité depuis deux ans.
Il craint la répétition du scénario noir du 6 mai : un parlement éclaté par la crise et l’austérité, et pas de gouvernement. «Je n’ose imaginer que nous soyons obligés de refaire une troisième élection, les gens vont commencer à lancer des pierres. Les gens souffrent et nous aurions les moyens de nous payer des élections ?»
A lui tout seul, Sotiris Pappas, employé dans la marine marchande, résume l’ampleur de la perplexité dans laquelle est plongé le pays.
«Les sondages plaident pour cet idiot de Tsipras. In fine, je pense que le peuple grec va plutôt voter Nouvelle démocratie afin d’éviter de sortir de l’euro», dit-il.
«Je suis un électeur de la Nouvelle démocratie depuis toujours, et pourtant jamais je ne voterai pour cet autre idiot de Samaras (le dirigeant de la ND, NDR) qui a loupé toutes les occasions qu’il avait de faire quelque chose pour le pays», s’énerve-t-il.
«Il ne me reste plus qu’à voter pour Vénizélos», le dirigeant du parti socialiste honni et ancien ministre des Finances. «Il est le seul actuellement à savoir à peu près de quoi il parle.»


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