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Au moins 1.000 infections détectées
Cette mutation du Sars-Cov2 se délecte du relâchement actuel de la population marocaine. Preuve par les chiffres. A la date du 4 juillet, 605 nouveaux cas ont été recensés. Pis, la veille, 951 citoyennes et citoyens ont été déclarés Covid+. Et quand bien même le nombre de cas en réanimation (246) n'est pas de nature à donner des sueurs froides aux plus pessimistes d’entre nous, il n'en reste pas moins qu'au rythme où vont les admissions quotidiennes en réanimation (34 cas dimanche), les perspectives d'avenir paraissent aussi incertaines que angoissantes. Surtout si au moins 1.000 infections au nouveau coronavirus sont recensées toutes les 48h, révélant un taux de positivité plus élevé que jamais (4,83%). Les 9.319 femmes et hommes dont les vies ont été foudroyées par ce satané virus depuis le début de l’épidémie dans le pays, un dimanche 1 mars 2020, auraient dû servir d’électrochoc, amenant les citoyennes et citoyens à reprendre leurs destins en main. En vain. Pour une grande majorité, choper le Sars-Cov2 “ça n’arrive qu’aux autres". Enfin, jusqu’au jour où il s'immisce dans les interstices de nos vies, en touchant un membre de notre famille. Mais si l’on attend d’en arriver là pour modifier nos comportements, il sera malheureusement trop tard. On ne peut pas non plus nier que l’atmosphère ne plaide guère pour une vigilance accrue et un strict respect des mesures sanitaires et autres gestes barrières.
Un faux sentiment d’invulnérabilité
D’abord, les allègements récemment consentis par l'exécutif alimentent un faux et dangereux sentiment d’invulnérabilité. Sentiment grandissant et qui se propage au sein de la société comme une traînée de poudre. Plus rapidement que le virus lui-même. Ensuite, les considérables et louables avancées enregistrées en termes de vaccination sont assimilées de travers. Ce n’est pas parce qu’un peu moins d’un tiers des Marocains sont vaccinés (9.162.460) que, forcément, le pays est sorti d’affaire. Les contre-exemples ne manquent pas. Aussi paradoxale que cela puisse paraître, plusieurs nations encensées pour leurs prouesses vaccinales sont aujourd’hui confrontées à une flambée de l’épidémie. Alimentée par le variant Delta, la hausse des cas au Royaume-Uni et en Israël, entre autres, est pour le moins surprenante. Un constat difficilement compréhensible que n’ont pas tardé à exploiter les opposants au vaccin pour dénoncer la présumée inefficacité de ces produits. La réalité est un peu plus nuancée.
50 personnes complètement immunisées sont décédées
Au Royaume-Uni comme en Israël, de nombreuses personnes contaminées par le variant Delta étaient vaccinées. Selon l’Agence sanitaire britannique, la Public Health England (PHE), parmi les 81.000 infections enregistrées du 14 au 21 juin, 66,4% d'entre elles n'avaient reçu aucune dose du vaccin anti-Covid. Plus important encore, 8,9% des contaminés possédaient une protection complète. Les conclusions du rapport confirment donc une protection des personnes immunisées contre la contamination. Idem pour les formes graves. Mais 9% de vaccinés contaminés est un chiffre qui a de quoi ébranler les certitudes les plus tenaces. D’autant que les morts se comptent en dizaines. Sur les 117 décès enregistrés sur ladite période et liés au variant indien, les autorités britanniques comptent 47 victimes non vaccinées, 20 vaccinées avec une dose et 50 complètement immunisées. Cela dit, il faut savoir raison garder et ne pas verser dans un alarmisme démesuré. “Pour une personne vaccinée, le risque de décès face au variant est réduit à moins d'un vingtième de sa valeur habituelle", a récemment expliqué dans la presse britannique, David John Spiegelhalter, statisticien et professeur de la compréhension publique des risques à l'Université de Cambridge. Une manière d’éteindre le débat enflammé sur l’efficacité des vaccins anti-Covid et notamment AstraZeneca (79% d’efficacité), un vaccin efficace, mais imparfait.