A l'instar de la communauté internationale, le Maroc célébrait, dimanche, la Journée internationale du théâtre, une occasion propice pour s'arrêter sur l'état des infrastructures théâtrales dans le Royaume et jeter la lumière sur l'activité théâtrale nationale. Il faut dire que force est de constater que le théâtre marocain connaît, aujourd'hui, d'importantes mutations à plusieurs niveaux, notamment avec la mise en place d'infrastructures de grande envergure dans plusieurs villes du Royaume, dont Casablanca, Oujda, Rabat et la ville des arts à Safi. Si les grandes villes et même les régions éloignées disposent d'espaces et de salles de spectacles dédiés au théâtre, le Maroc peut s'enorgueillir d'avoir réalisé ces dernières années un saut qualitatif en matière d'implantation de grandes structures théâtrales aux normes internationales, en signe de reconnaissance du rôle du théâtre et de son message pour l'enrichissement de la culture, le raffinement des goûts, l'éducation et la sublimation des valeurs esthétiques et des instincts humains. Dans une déclaration à la MAP, le chercheur et dramaturge Mohamed Laâziz a noté qu'après la naissance du théâtre marocain au début des années vingts, les artistes et dramaturges devaient se déplacer dans les théâtres du colonisateur, les domiciles des notables et les salles de cinéma afin de présenter leurs œuvres en raison de la rareté des infrastructures théâtrales à cette époque et même dans les premières années de l'Indépendance. "Avec l'accumulation des œuvres d'écrivains et d'artistes marocains, la construction d'infrastructures théâtrales est devenue une demande pressante. Mais avec l'apparition d'un mouvement théâtral qui s'est forgé une réputation internationale, malgré l'insuffisance des moyens, cette demande est devenue encore une nécessité", a poursuivi M. Laâziz, également président du Comité de rédaction de la revue "Arts marocains".
Aujourd'hui, la situation est différente, a-t-il fait constater, se targuant du fait que le Maroc avance à pas de géant en matière de construction d'infrastructures théâtrales, notamment avec la mise en place du Grand théâtre d'Oujda, du Grand théâtre de Casablanca, ainsi que du Grand théâtre de Rabat, dont les travaux sont toujours en cours. Il a souligné, à cet égard, la nécessité d'adopter une nouvelle politique à même de garantir l'exploitation et la bonne gestion des théâtres, appelant à professionnaliser le théâtre, en prévoyant des formations au profit des comédiens et des dramaturges.