
Le secrétaire du Parti démocrate, Pier Luigi Bersani, a tiré la leçon de l'humiliante défaite du candidat de compromis entre la gauche et la droite, le sénateur Franco Marini, aux deux premiers tours de scrutin organisés jeudi.
L'élection du successeur de Giorgio Napolitano à la tête de l'Etat est une étape clé pour débloquer la situation deux mois après les élections parlementaires des 24-25 février qui n'ont pas permis de dégager de majorité de gouvernement, le prochain président ayant la possibilité de dissoudre le parlement.
Un troisième tour de scrutin était organisé à 10h00, où la majorité des deux tiers du collège de 1.007 grands électeurs (les élus des deux chambres et 58 représentants des régions) restait nécessaire pour élire le président.
A partir du quatrième tour, dans l'après-midi, seule une majorité simple de 504 voix sera requise, ce qui signifie que Prodi pourrait être élu avec le soutien d'une partie des centristes ou des "grillini", les partisans du Mouvement 5 Etoiles (M5S) de Beppe Grillo.
Dans la consultation organisée sur Internet par le M5S, arrivé troisième des législatives derrière les deux grandes coalitions avec un quart des suffrages exprimés, les partisans du mouvement ont placé Romano Prodi en huitième choix sur une liste de 10 personnalités présélectionnées
Le choix de Romano Prodi, ancien président du Conseil et de la Commission européenne, représente un brusque revirement de la part de Pier Luigi Bersani, qui rompt ainsi le dialogue avec le centre-droit, y compris pour la formation d'un gouvernement.
Romano Prodi est l'un des plus anciens adversaires politiques de Silvio Berlusconi, président du Peuple de la Liberté (PDL).
Romano Prodi dispose en revanche de nombreux soutiens au sein du centre-gauche et permet à Bersani de resserrer les rangs de son parti très divisé sur le choix de Marini.