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Le secteur maritime secoué par des scandales : Le devenir de l’armement national laissé en rade


Nezha Mounir
Samedi 23 Juin 2012

Le secteur maritime secoué par des scandales : Le devenir de l’armement national laissé en rade
Tel un bateau en dérive, le secteur maritime  continue de voguer dans les eaux troubles et peine à émerger. Il donne même l’impression de s’embourber davantage. Et pour cause, la dernière affaire en date qui l’a remis au-devant de la scène et où les dossiers Comanav et Tanger Med se seraient entrecroisés peu ou prou.
D’anciens responsables, cadres et fonctionnaires du secteur voire des syndicalistes ont été déférés devant la justice. Leur syndicat n’a pas manqué de réagir et la Fédération internationale des ouvriers de transport a même exprimé ses vives inquiétudes au sujet de ces arrestations. Des  lettres ont été adressées au chef de gouvernement, au ministre de la Justice et au ministre en charge du secteur. Le directeur général du BIT ainsi que la secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale en ont été informés.
En attendant, l’affaire est devant la justice, qui dira son dernier mot. Un feuilleton qui s’annonce chaud et passionnant. Mais force est de constater que, quelle que soit l’issue de l’affaire, le problème demeure ailleurs. C’est celui de la situation préoccupante du secteur qualifiée de latente. A cet effet, le Comité central des armateurs marocains n’a cessé de tirer la sonnette d’alarme et de jeter des bouteilles à la mer afin d’attirer l’attention des responsables sur les dysfonctionnements qui y sévissent. Les problèmes ne datent pas d’aujourd’hui. Déjà à  cause d’une conjoncture économique défavorable au transport maritime international durant les années 90 et le vieillissement de la flotte nationale, l’armement marocain a dû subir  une profonde restructuration (réduction des effectifs et de la flotte) principalement des compagnies maritimes publiques (COMANAV et MARPHOCEAN).  Néanmoins, cette restructuration ne s’est guère accompagnée d’une mise à niveau de ses entreprises qui continueront à connaître une situation déficitaire. Maintes tentatives ont été entreprises par l’Etat afin de réformer le secteur mais elles sont demeurées infructueuses. Peut-être que la planche de salut résiderait dans une libéralisation du secteur. En 2007, le Maroc libéralise son trafic maritime à l’ensemble des compagnies maritimes installées au Maroc ou pas (open sea). Sauf que cette libéralisation n’inclut aucune réciprocité pour le pavillon national dans les pays dont les flottes pourront opérer librement au Maroc. Mais là encore, les objectifs sont loin d’être atteints car « il ne suffit pas de libéraliser tout un secteur, profiter des flux des capitaux étrangers sans une mise à niveau du secteur en question et une adaptation à la concurrence qui suit cette libéralisation » comme l’ont assuré à maintes reprises des responsables au sein du CCAM. D’après eux,  le fond du problème réside dans les charges économiques et fiscales supportées par les professionnels du secteur mais qui anéantissent toute compétitivité. Ils demandent des mesures d’accompagnement et à être sur un pied d’égalité avec leurs concurrents étrangers. Cet état de fait impacte sérieusement leur chiffre d’affaires qui connaît un net recul. Même le volet législatif pose problème. Le secteur continue d’être régi par le Code de commerce maritime de 1919 et par un régime fiscal qui ne permet aucune concurrence loyale.
En somme, l’Etat gagnerait largement à initier une nouvelle politique maritime de ce secteur qui couvre plus de 95% du commerce extérieur, avec la perspective de la création de bon nombre de postes d’emploi, comme ne cesse de le répéter le CCAM.


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