Le Premier ministre polonais Donald Tusk n'a pas exclu jeudi la tenue d'élections anticipées, suite à la publication d'enregistrements des conversations de hauts responsables ayant provoqué des appels à la démission de son cabinet de centre droit.
Si cette affaire ne peut être débloquée dans les prochaines semaines, si la crise de confiance est effectivement si profonde, des élections anticipées seront peut-être l'unique solution", a-t-il déclaré devant la presse.
Le Premier ministre a déploré des incidents survenus lors d'une perquisition mercredi soir au journal ayant publié ces enregistrements. Il a lancé un appel aux médias pour qu'ils aident la justice à "identifier les criminels à l'origine des écoutes illégales".
Dans une conversation enregistrée à leur insu l'été dernier et publiée dimanche par l'hebdomadaire Wprost, le gouverneur de la banque centrale Marek Belka proposait au ministre de l'Intérieur Bartlomiej Sienkiewicz de soutenir en cas de crise la politique budgétaire du gouvernement, en demandant en retour la démission du ministre des Finances de l'époque, Jacek Rostowski, qui a depuis quitté son poste.
A la suite de ces révélations, interprétées comme un trafic d'influence par l'opposition, le chef du parti conservateur PiS, Jaroslaw Kaczynski, a appelé à la démission du gouvernement de M. Tusk.
Le parquet et les services de contre-espionnage polonais ont procédé mercredi soir à une perquisition dans les locaux du journal qui avait publié des enregistrements de conversations de hauts responsables ayant provoqué des appels à la démission du cabinet de centre droit de Donald Tusk.
Selon le site internet de l'hebdomadaire Wprost, les procureurs accompagnés de policiers et d'agents du contre-espionnage (ABW) ont "tenté de saisir par la force" l'ordinateur portable du rédacteur en chef Slawomir Latkowski, après le refus du journal de leur transmettre les enregistrements originaux, à l'origine du scandale.
Face à la résistance de M. Latkowski, soutenu par des journalistes présents, les procureurs et les agents de l'ABW ont "renoncé vers 23H00 locales (21H00 GMT) à leur opération, mais des policiers sont restés sur place".
Le parquet a confirmé dans la nuit l'abandon de l'opération, "suite à l'escalade du conflit" et le journal a annoncé une plainte devant la justice.