
D’autre part, le vice-ministre syrien de l’Intérieur, un avocat et de nombreux officiers figurent parmi les dix-huit individus visés mardi par l’Union européenne dans le cadre de nouvelles sanctions contre le régime de Damas. Ces 18 noms s’ajoutent à la liste noire des dirigeants syriens interdits de visa et cibles d’un gel de leurs avoirs à l’étranger, mesures dont ont été déjà frappés une soixantaine de responsables dont le président Bachar Al Assad. Les sanctions européennes concernent désormais 74 personnalités liées au pouvoir et 19 sociétés ou entités. La répression du mouvement de contestation du régime a fait plus de 3.500 morts depuis la mi-mars, selon les Nations unies. Le vice-ministre de l’Intérieur, Saqr Khaïr Bek, est désigné comme «responsable de l’usage de la violence contre la population civile». L’avocat Bassam Sabbagh, qui est âgé de 52 ans, est selon les pays membres de l’UE un conseiller juridique et financier de Rami Makhlouf, cousin du président, à la tête du premier opérateur de téléphonie mobile du pays, Syriatel. Il est accusé de «fournir un soutien financier au régime». Parmi les autres individus visés figurent le général Djoumah al Ahmad, commandant des forces spéciales, et le colonel Lou’ai al Ali, chef des renseignements militaires dans la province de Deraa, l’un des foyers de la contestation.
Par ailleurs, soixante-neuf personnes ont été tuées lundi dans la province syrienne méridionale de Deraa, la plupart dans des accrochages entre déserteurs et forces de sécurité, a déclaré mardi l’Organisation syrienne pour les droits de l’Homme. Celle-ci a précisé que 34 soldats et membres des forces de sécurité avaient péri dans des embuscades tendues par des déserteurs à des patrouilles de l’armée dans la région.
Des images diffusées par la chaîne Al Djazira montrent ce qui semble être un char en flammes, aux côtés d’autres véhicules incendiés. Au moins douze déserteurs ont également trouvé la mort, ajoute l’Observatoire basé en Grande-Bretagne, et 23 autres personnes ont été tuées par des tirs en provenance des points de contrôle des forces de sécurité dans des villages. Ces informations restent invérifiables, la plupart des médias étrangers ayant été expulsés du pays par les autorités. L’agence de presse officielle Sana n’a mentionné aucune violence lundi dans le sud du pays.