
«Le temps presse pour mettre fin à la violence et aux violations des droits de l’Homme en Syrie et lancer un processus politique inclusif mené par les Syriens prenant en compte les aspirations légitimes du peuple syrien et garantissant le respect de leurs libertés fondamentales», a-t-il souligné lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée à la situation au Proche-Orient.
«Nous espérons que la communauté internationale agira de façon concertée et cohérente pour soutenir les efforts destinés à obtenir une résolution pacifique de la crise», a ajouté, M. Fernandez-Taranco, en évoquant les derniers efforts internationaux en faveur d’une solution à la situation en Syrie.
«Les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe (LA) se sont rencontrés au Caire le 22 janvier dernier et ils ont adopté une résolution qui propose un plan politique avec des échéances spécifiques pour résoudre la crise en Syrie», a-t-il rappelé dans ce sens. Ce plan, qui demande la fin de la violence et des tueries, appelle les autorités syriennes à retirer toutes les forces militaires hors des villes et des zones peuplées, à libérer tous les prisonniers politiques et à permettre les manifestations pacifiques, a expliqué M. Fernandez-Taranco.
Le texte en question appelle également à un plein accès au pays des organisations de la Ligue arabe et plaide en faveur de pourparlers sérieux entre les autorités syriennes et l’opposition pour mettre en place un gouvernement d’unité nationale de transition qui sera chargé d’établir un système politique démocratique et pluraliste dans ce pays. Intervenant également lors de cette réunion, plusieurs pays occidentaux ont exprimé leurs inquiétudes concernant l’absence d’un consensus international autour d’une solution ferme à la crise syrienne, mais aussi le refus des autorités syriennes de donner suite aux diverses initiatives internationales en faveur de l’arrêt des violences en Syrie. Ainsi, la représentante des Etats-Unis auprès de l’ONU, Susan Rice, a exhorté la communauté internationale à «agir de concert pour permettre une transition politique dans la paix et vers la démocratie». «Depuis longtemps les États-Unis disent que le Président (Bachar) Assad, qui a refusé toute possibilité d’introduire de vraies réformes incluant les droits de l’Homme, doit se retirer», a-t-elle dit. «Alors que la Ligue arabes et l’Union européenne ont mis en oeuvre de nouvelles mesures de sanction, il est grand temps que le Conseil de sécurité adopte une résolution ferme pour mettre fin à la crise syrienne, en appuyant notamment les recommandations de la Ligue arabe», a dit la diplomate. De leur côté, les représentants du Royaume-Uni et de la France, Mark Lyall Grant et Gérard Araud, ont fustigé de récentes ventes d’armes et d’avions de combat russes à la Syrie, où plus de 5.500 personnes ont été tuées depuis le début de la contestation populaire contre le régime syrien. Dans une critique voilée à la Russie, M.Lyall Grant s’est dit surpris d’entendre, «le représentant d’un État Membre dire que le transfert d’armes au gouvernement syrien n’avait pas d’incidence sur la situation» en Syrie.
Pour sa part, le représentant de la France a jugé «inacceptable que certains pays (...) continuent à fournir les moyens mêmes des violences commises aux dépens de la population syrienne». Il a également exprimé l’appui de Paris au dernier plan de sortie de crise présenté par la Ligue arabe le 22 janvier, en estimant que cette initiative, qui appelle à une transition politique pacifique, constitue «la seule voie susceptible de ramener la stabilité en Syrie et de préserver celle de la région».