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Ces attaques ont fait, rappelle-t-on, un mort et trois blessés. Antonio Guterres a précisé qu’une enquête diligentée par la Minurso a démontré que les roquettes tirées par les milices du front séparatiste ont effectivement visé une zone civile.
«La Minurso continue de recevoir des informations faisant état de tirs présumés du polisario contre des unités des Forces Armées Royales (FAR) au niveau du mur des sables ou à proximité, ainsi que de frappes qui auraient été menées par des drones des FAR à l’est dudit mur », précise le rapport onusien, soulignant qu’entre octobre 2023 et août 2024, la Minurso a effectué «9.049 visites au quartier général, aux unités, aux sous-unités, aux bases arrières et aux postes d’observation des FAR. Pour leur sécurité, les observateurs militaires des Nations unies ont été conseillés par le Maroc de ne pas visiter les unités avancées sans escorte des FAR».
Le ministère des Affaires étrangères : La Cour s’est permise de se substituer aux organes onusiens compétents et de contredire leurs positions et approches bien établiesNéanmoins, le S.G de l’ONU a souligné que «la situation au Sahara continue d’être marquée par des tensions et des hostilités de faible intensité entre le Maroc et le Front polisario».
Le rapport évoque également les relations entre le Maroc et l’Algérie. « Je regrette qu’il n’y ait pas eu de solution concrète pour l’amélioration des relations entre l’Algérie et le Maroc. Je les encourage à rétablir un dialogue pour réparer leurs relations et renouveler les efforts visant les relations régionales, notamment en vue de créer un environnement propice à la paix et à la sécurité», a-t-il indiqué.
Concernant le processus politique, le rapport d’Antonio Guterres a mentionné 16 fois l’Algérie en tant que partie prenante dans ce conflit artificiel, même si la junte militaire continue de fuir sa responsabilité en prétendant qu’elle n’est pas concernée par cette affaire.
Par ailleurs, le S.G de l’ONU a mis l’accent dans son rapport sur la lettre adressée le 9 juillet dernier par le président français Emmanuel Macron à S.M le Roi Mohammed VI, et rendue publique le 30 du même mois dans laquelle il affirme que «le présent et l’avenir du Sahara s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine », que le plan d’autonomie proposé par le Maroc depuis 2007 «est le cadre dans lequel cette question doit être résolue», et que ledit plan «constitue désormais la seule base pour aboutir à une solution politique, juste, durable et négociée, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies».
Par ailleurs, Moussaoui Ajlaoui, expert-associé au Centre d'études pour l'Afrique et le Moyen-Orient, (Ames-Center), a critiqué la décision de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) qui a confirmé récemment l'annulation des accords agricole et de pêche.
«Cette instance s'est livrée en réalité à une lecture technique aux implications politiques majeures », a-t-il précisé dans une déclaration à Libé. Et d’ajouter: «La décision, dans sa forme, est entièrement fondée sur des concepts purement juridiques qui ne prennent pas en compte le processus politique et passent sous silence les avancées réalisées à propos du Sahara marocain au niveau des Nations unies».
Selon cet expert, la balle est dans le camp des Européens qui «sont tenus de préserver les accords agricoles avec le Royaume du Maroc de ces dérives juridiques à portée politique».
Mais ce qui intrigue dans la décision de la CJUE, c’est son timing. «Le timing n’est pas fortuit, car l’on sait qu’au cours de ce mois, le Conseil de sécurité de l'ONU se penche sur le dossier du Sahara marocain. S’agit-il d’une coïncidence ou plutôt d’une volonté délibérée pour faire pression sur le Conseil de sécurité ?», s’est-il interrogé.
Toutefois, Moussaoui Ajlaoui a reconnu qu’il y avait des erreurs qu’il faut éviter à l’avenir. «Certes, le Maroc a affirmé qu’il n’est pas concerné par cette décision hasardeuse. Mais, il faut que le gouvernement soit le seul responsable des accords internationaux et qu’il veille à ne pas laisser des associations professionnelles s’y mêler».
A rappeler que le ministère des Affaires étrangères a souligné que « le Maroc n’est pas partie à cette affaire, qui concerne l’UE, d’une part, et le "polisario" soutenu par l’Algérie, d’autre part. Le Maroc n’a participé à aucune des phases de cette procédure et, par conséquent, ne se considère aucunement concerné par la décision", précise le ministère dans un communiqué.
« Le contenu de cette décision contient des errements juridiques évidents et des erreurs de fait suspectes", a souligné la même source, ajoutant que "ceci dénote au mieux d’une méconnaissance totale des réalités du dossier, sinon d’un parti pris politique flagrant".
Le ministère a également affirmé que "la Cour s’est même permise de se substituer aux organes onusiens compétents et de contredire leurs positions et approches bien établies. D’ailleurs, la Haute Cour britannique avait, sur une affaire en tout point similaire, fait preuve de plus de discernement, d’impartialité et de maîtrise juridique".
Selon le communiqué, "le Maroc exige que le Conseil, la Commission européenne et les Etats membres de l’UE prennent les mesures nécessaires pour respecter leurs engagements internationaux, préserver les acquis du partenariat et apporter au Royaume la sécurité juridique dont il a légitimement droit, en tant que partenaire de l’UE sur plusieurs enjeux stratégiques".
Dans ce contexte, conclut la même source, "le Maroc réitère sa position constante de ne souscrire à aucun accord ou instrument juridique qui ne respecte pas son intégrité territoriale et son unité nationale".
Mourad Tabet