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Le rappeur Gnawi condamné à un an de prison pour insulte à la police


Libé
Jeudi 28 Novembre 2019

Le rappeur marocain Gnawi, coauteur d'un titre polémique qui cumule 15 millions de vue sur YouTube, a été condamné lundi à un an de prison pour "outrage à fonctionnaire public". "Je suis un artiste, mon boulot c'est de défendre mes droits et les droits du peuple, ce n'est pas la première fois que je subis une humiliation de la police. Depuis que je suis né, je ne cesse de subir des humiliations", a-t-il lancé pour sa défense devant le tribunal de Salé. Selon son avocat, le rappeur de 31 ans est avant tout poursuivi pour son dernier titre, "Vive le peuple" ("Aach al chaab", en dialecte marocain). La chanson reprend des slogans scandés dans les stades, dénonce "l'injustice" et "l'accaparement des richesses", en écho au malaise de la jeunesse marocaine. 
Gnawi a cependant reconnu lors de l'audience avoir insulté la police dans une vidéo "live" sur son compte Instagram, en expliquant qu'il venait de "subir une humiliation" lors d'un contrôle policier. Pour sa part, le représentant du parquet a brandi un CD du rappeur datant de 2014 avec un titre contenant des attaques contre la police, pour démontrer que l'accusé n'en était pas à sa première provocation. La condamnation du rappeur a été assortie d'une amende de 1.000 DH. La Direction générale de la sûreté nationale qui s'était portée partie civile a obtenu un dirham symbolique de dommages.
A la sortie du tribunal de Salé, les proches de Gnawi ont scandé "Vive le peuple". L'affaire a suscité des flots de commentaires indignés sur les réseaux sociaux. Des défenseurs des droits humains comme Amnesty International ont dénoncé une "atteinte flagrante à la liberté d'expression". Pour le ministre d'Etat en charge des droits humains, Mustapha Ramid, le dernier titre du rappeur est "répugnant", "provocateur" et "porte atteinte aux institutions de l'Etat", comme il l'a dit lors d'une réunion au Parlement. "La violation de la loi dans n'importe quel domaine tombe sous le coup de celle-ci", avait pour sa part estimé avant la condamnation le ministre de la Culture, Hassan Abyaba, pour qui "l'art est un moyen d'expression, pas autre chose". 


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