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Le projet de loi et le report voulus par Doukkali ne sont pas du goût de tout le monde

Les élections de l’Ordre des pharmaciens devaient avoir lieu en septembre


Hassan Bentaleb
Jeudi 15 Août 2019

 Faut-il s’attendre à une nouvelle crise entre le ministère de la Santé et les pharmaciens ? Pomme de discorde : les élections des conseils de l’Ordre des pharmaciens et le projet de loi régissant l’Ordre des pharmaciens qui permettra de consacrer le principe de la régionalisation et de restructurer les conseils des pharmaciens d’officines à travers la création d’Ordres régionaux en phase avec le processus de régionalisation avancée.
« Une lettre a été adressée récemment par le ministre de la Santé au président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) demandant le rapport des élections des conseils régionaux prévues en septembre prochain dans l’attente de la promulgation du projet de loi régissant l’Ordre des pharmaciens », nous a indiqué   Khalid Zouine, président du Conseil national de l’Union nationale des pharmaciens du Maroc (UNPM). Et de préciser : « Le hic, c’est que ledit projet que le ministre compte présenter durant le mois courant en Conseil du gouvernement ne correspond pas à la version que nous avons proposée dans le cadre des travaux de la commission qui avait été créée à cet effet en 2018. En fait, nous avons été surpris, il y a plus d’une semaine, de découvrir une nouvelle version totalement dénaturée. La version proposée par nous n’a pas été déposée auprès de la SGG». Ce projet devra abroger le Dahir portant loi n° 1-75-453 du 17 décembre 1976 instituant deux conseils régionaux des pharmaciens d'officines (du Nord et du Sud), un conseil des pharmaciens fabricants et répartiteurs, un conseil des pharmaciens biologistes, et un conseil national de l'Ordre. En vertu de ce projet de loi, l’Ordre est investi d’une mission de service public et exerce un droit de regard sur les projets de texte législatifs et réglementaires relatifs à l’exercice de la profession de pharmacien qui lui sont soumis par l’administration. Il élaborera le Code de déontologie des pharmaciens qui sera rendu applicable par décret, délivrera les autorisations d’exercice de la profession de pharmacien à titre privé sous quelque forme que ce soit. En outre, l’Ordre donnera son avis sur les demandes de création des officines de pharmacie, des établissements pharmaceutiques, des laboratoires privés d’analyses de biologie médicale dont la direction sera obligatoirement assurée par un pharmacien et d’une manière générale toute question intéressant les activités pharmaceutiques.  
L’Ordre peut également se constituer partie civile devant les juridictions compétentes dans toutes les affaires qui touchent à la profession de pharmacien. Il accomplira ses missions par l’intermédiaire de ses organes composés d’un conseil national, de conseils régionaux des pharmaciens d’officines, d’un conseil des pharmaciens exerçant dans les établissements pharmaceutiques et d’un conseil des pharmaciens biologistes.
Le président de l’UNPM redoute, en outre, que le processus d’adoption dudit projet de loi et sa promulgation prenne beaucoup du temps.  « Le projet de loi en question ne figure pas encore sur l’ordre du jour du Conseil de gouvernement. Et même s’il réussit à passer lors du premier conseil prévu ce mois-ci, il faudra attendre son passage devant le ministère chargé des Relations avec le Parlement et la Société civile pour être programmé, par la suite, en commission parlementaire avant d’être relu par les deux conseils régionaux des pharmaciens d'officine (du Nord et du Sud) ainsi que par le Conseil national et le syndicat des pharmaciens avant sa soumission à la deuxième Chambre. Ce processus, même avec la meilleure bonne volonté du gouvernement, risque de prendre au moins une année voire davantage », nous a-t-il expliqué.
En conséquence, le Conseil national de l’Union nationale des pharmaciens du Maroc refuse tout report des élections afin d’éviter un vide institutionnel comme celui qui a été enregistré entre 2005 et 2015. « Nous ne voulons pas répéter le même scénario qui a duré 10 ans. Nous avons lutté contre cette situation en 2015. Nous rejetons également la nouvelle version du projet de loi régissant l’Ordre des pharmaciens ».
Nous n’avons pas pu joindre la direction du CNOP puisque la journée de mercredi était fériée. Néanmoins, force est de rappeler que dans une déclaration au journal L’Economiste, Dr Hamza Guedira, président dudit Conseil avait affirmé que les élections des conseils seront effectivement reportées et que cette décision a été prise suite à une demande d’Anass Doukkali, ministre de la Santé , dans l’attente de l’adoption du projet de réforme basé sur la régionalisation. Il a ajouté que la régionalisation des conseils a été l’un des engagements fermes de l’équipe aux commandes de cette instance lors de la campagne électorale.
La même source avait, en outre, précisé que le ministre de tutelle avait promis que le nouveau projet de loi relatif à l’Ordre national des pharmaciens sera présenté au Conseil de gouvernement au cours de ce mois d’août.

Grève des médecins du secteur public

La tension monte dans le secteur de la santé. En effet, le Syndicat indépendant des médecins du secteur public a décidé d’organiser des grèves nationales jeudi 15 et vendredi 16 août ainsi que les 19, 22 et 23 du mois courant, à l’exception des services de réanimation et d’urgence. Ce mouvement de protestation s’inscrit dans le cadre de la 6ème étape du mouvement de ces praticiens visant à mettre en garde contre le risque «d’effondrement imminent du système sanitaire».
Ledit syndicat a fait savoir par communiqué que les professionnels des urgences vont porter le brassard de «gréviste 509» et qu’il y aura  présentation d’une nouvelle liste de démissions collectives ainsi que  la poursuite du boycott des opérations chirurgicales qualifiées d’«anarchiques» puisqu’elles ne respectent pas les normes médicales et les conditions de sécurité pour les patients.
Le syndicat a, par ailleurs, souligné que « cette année est  la plus faible en matière de recrutement de médecins spécialistes. Lequel ne dépasse pas 200 médecins», contrairement aux « fausses informations fournies par le ministère de la Santé qui refuse de reconnaître l’échec de sa gestion actuelle». Il affirme également que «seulement des dizaines de médecins ont intégré cette année la Fonction publique même si le nombre de postes à pourvoir avoisinait les 500 postes.
Ce  qui signifie la perte de plus de 400 postes d’emploi de médecins généralistes chargés de fournir des services de santé au citoyen marocain, et ce en raison des conditions difficiles dans le secteur de la santé publique».


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