
"La communauté américaine du renseignement conclut, avec différents degrés de certitude, que le régime syrien a utilisé des armes chimiques à petite échelle en Syrie, en particulier du sarin", a affirmé le secrétaire à la Défense Chuck Hagel face aux journalistes à Abou Dhabi.
"Différents degrés de certitude" signifie dans le jargon du renseignement américain que ses agences ne sont pas toutes du même avis, a expliqué à l'AFP un haut responsable du Pentagone.
La Maison Blanche a ensuite confirmé avoir communiqué cette évaluation à des élus du Congrès, mais souligné que les indices ne constituaient pas encore une preuve formelle à ses yeux.
L'évaluation de la communauté du renseignement américain est "fondée en partie sur des prélèvements" sur des personnes, a révélé la porte-parole du Conseil de sécurité nationale (NSC), Caitlin Hayden. Mais "la chaîne de transmission (des échantillons) n'est pas claire, donc nous ne pouvons pas confirmer comment l'exposition (au sarin) a eu lieu".
Le Premier ministre britannique David Cameron a toutefois jugé vendredi que les "preuves croissantes" de l'usage d'armes chimiques en Syrie étaient "extrêmement graves" et devaient encourager la communauté internationale à "faire davantage".
"Il s'agit de preuves limitées, mais nous avons eu, nous aussi, des preuves croissantes de l'utilisation d'armes chimiques, probablement par le régime. C'est extrêmement grave, c'est un crime de guerre", a déclaré sur la BBC David Cameron, qui s'est dit toutefois opposé à l'envoi de troupes sur le terrain.
Selon un porte-parole du département d'Etat, Patrick Ventrell, les agences de renseignement ont eu connaissance de deux occurrences d'utilisation présumée d'armes chimiques en Syrie. Il a refusé de donner davantage de détails.
Le président Barack Obama a mis en garde à de nombreuses reprises le régime Assad contre le recours à ses stocks d'armes chimiques, affirmant notamment le 20 mars dernier en Israël qu'il s'agirait d'"une grave et tragique erreur", et qu'un tel développement "change(rait) la règle du jeu". Il avait aussi parlé de "lignes rouges" à ne pas franchir pour Damas.