
D'après le New York Times, les premiers 200 millions de doses seront distribués cette année, et les 300 autres millions l'année prochaine. Les Etats-Unis ont été vivement critiqués pour avoir tardé à partager leurs vaccins avec le reste du monde. La Maison Blanche tente désormais se poser en première ligne de la lutte planétaire contre la pandémie, qui a fait plus de 3,75 millions de morts dont près de 600.000 aux Etats-Unis.
L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) ne cesse d'exhorter les pays riches à donner la priorité absolue à un accès équitable aux vaccins partout dans le monde, seul espoir d'éradiquer le coronavirus et tous ses variants. Aux ravages de la maladie s'ajoutent les conséquences catastrophiques pour l'économie des pays les plus pauvres. Ainsi, selon un rapport de l'ONU publié jeudi, neuf millions d'enfants risquent d'être contraints à travailler à cause de la pandémie, s'ajoutant aux 160 millions qui sont déjà obligés de le faire.
"Nous perdons du terrain dans la lutte contre le travail des enfants et l'année dernière n'a pas rendu les choses plus faciles", a souligné Henrietta Fore, qui dirige l'Unicef. Et d'ajouter: "Alors que nous avons largement entamé la deuxième année de confinements, fermetures d'écoles, secousses économiques et budgets nationaux en recul, les familles sont forcées de faire des choix cornéliens".
De nombreux pays riches retrouvent un semblant de vie normale à la faveur d'un recul de l'épidémie grâce à la vaccination. La France et la Belgique ont ainsi rouvert mercredi les bars et restaurants en intérieur, et les Etats-Unis ont assoupli leurs avertissements aux voyageurs. Mais d'autres pays continuent de manquer cruellement de vaccins. "Il y a un problème d'équité (sur l'accès aux) vaccins au niveau mondial. Ceux qui pourraient partager ne le font pas", a renchéri le patron de l'OMS, qui a appelé les pays membres du G7 à donner 100 millions de doses aux pays défavorisés dans les deux prochains mois. Si la plupart des pays pauvres manquent cruellement de vaccins, d'autres nations plus aisées peinent au contraire à convaincre les plus réticents de se faire immuniser.
Ainsi, quelques heureux vaccinés se partageront près de 1,5 million de dollars canadiens (1,23 million d'euros) ou des bourses d'études s'ils remportent une loterie lancée mercredi par le Manitoba, la province canadienne la plus touchée par l'épidémie, pour accélérer sa campagne de vaccination. Cette initiative rappelle celle lancée à Hong Kong. Des promoteurs immobiliers y ont organisé en mai une loterie réservée aux vaccinés dont le gros lot est un appartement neuf d'une valeur de 1,1 million d'euros, dans l'espoir de relancer une campagne de vaccination languissante qui menace de condamner à la poubelle plusieurs millions de doses