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Les autorités égyptiennes installées par l’armée ont porté mardi de nouveaux coups aux Frères musulmans en gelant les avoirs de leurs chefs et en arrêtant leur porte-parole, deux mois et demi après la destitution du président issu de leurs rangs, Mohamed Morsi.
Depuis que le chef de la toute-puissante armée, Abdel Fattah El-Sissi, a annoncé le 3 juillet à la télévision la destitution de M. Morsi, les nouvelles autorités ont lancé une vaste campagne de répression contre les membres de sa confrérie et leurs alliés islamistes.
Dernier épisode en date de cette campagne, la justice et la police ont porté de nouveaux coups, surtout symboliques, à l’organisation islamiste, en la frappant au portefeuille et en arrêtant son porte-voix le plus connu.
La justice a validé le gel des avoirs d’une quinzaine de figures des Frères musulmans, la plupart déjà incarcérées; elle a bloqué l’argent du Guide suprême, Mohamed Badie, jugé pour «incitation au meurtre» de manifestants, et a surtout gelé les avoirs de son adjoint, Khairat Al-Chater, considéré comme le grand argentier de la confrérie.
Le Parquet avait réclamé que soient également gelés, entre autres, les avoirs du leader salafiste Hazem Abou Ismaïl et du prédicateur pro-Morsi, Safwat Higazi, également détenus. La justice a aussi suivi. Cette campagne ne vise cependant pas le parti salafiste Al-Nour, qui a été associé à la transition gérée par un président et un gouvernement par intérim chargés d’organiser début 2014 des élections législatives et présidentielle.
L’implacable répression des pro-Morsi a connu son paroxysme le 14 août, lorsque l’armée et la police ont détruit dans un bain de sang deux campements de milliers d’islamistes réclamant le retour au pouvoir de M. Morsi, premier président du pays élu démocratiquement.
Après la destitution et l’arrestation de M. Morsi, la majorité des dirigeants du mouvement islamiste avait replongé dans la clandestinité, avant d’être tour à tour arrêtés.
Bannie depuis sa naissance en 1928 en Egypte, la confrérie a été tolérée durant de courtes périodes de son histoire. Elle n’était sortie au grand jour, en fondant son parti politique et en présentant un candidat à la présidentielle -Mohamed Morsi- qu’à la faveur de la révolte populaire qui avait renversé le président Hosni Moubarak en février 2011.
Une majorité d’Egyptiens lui reprochait d’avoir «islamisé» la Constitution, accaparé tous les pouvoirs au profit des Frères musulmans et achevé de ruiner une économie déjà exsangue.
L’armée s’était appuyée sur cette mobilisation sans précédent pour mener son coup de force. Et elle vient de prolonger de deux mois l’état d’urgence dans le pays soumis aussi à un régime de couvre-feu nocturne.