Des échauffourées ont éclaté entre des policiers en tenue anti-émeute et de petits groupes armés de pierres et de bombes incendiaires, alors que plus de 20.000 manifestants étaient présents place Syntagma, devant le Parlement. Des participants à la manifestation, tout d'abord pacifique, ont également affronté les groupes de jeunes émeutiers, tentant de les éjecter du rassemblement.
Les heurts se sont produits au moment où le Premier ministre Georges Papandréou, en butte à une révolte ouverte au sein de son camp socialiste et au refus de l'opposition conservatrice de soutenir les nouvelles réductions, s'entretenait avec le président Karolos Papoulias de la grave crise de la dette qui frappe le pays. L'agence Standard & Poor's jours a de nouveau dégradé la note de la dette souveraine de la Grèce lundi soir. Dans le cadre d'une grève générale de 24 heures, une grande partie du centre de la capitale grecque était fermée à la circulation et aux passants. Le dispositif de sécurité était destiné à permettre aux députés d'accéder en voiture au Parlement. Quelque 5.000 policiers, dont des centaines d'agents anti-émeute, étaient mobilisés. Des bus étaient stationnés et des barrières érigées pour empêcher les protestataires d'encercler le bâtiment.
La situation s'est tendue près d'une entrée du Parlement quand des manifestants ont essayé de renverser les barrières et jeté des bouteilles en plastique en direction des policiers anti-émeute, qui ont riposté.
De tels rassemblements ont souvent dégénéré par le passé. Trois personnes étaient mortes dans l'incendie d'une banque déclenché par des émeutiers au cours d'une grande manifestation à Athènes en mai 2010.
"Que pouvons-nous faire? Nous devons nous battre, pour nos enfants et pour nous", déclarait Dimitra Nteli, infirmière, venue avec sa fille, Christina, 26 ans. "Après 25 ans de travail, je gagne 1.100 euros par mois. Maintenant, cela va passer à 900. Comment pouvons-nous vivre avec ça?"
Selon un porte-parole de la police, Athanassios Kokalakis, dix manifestants ont été interpellés dans la matinée pour avoir tenté d'empêcher des députés d'atteindre le Parlement, puis relâchés.