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«Plafond de verre»? Cette métaphore apparue aux Etats-Unis à la fin des années 1970 pour désigner l’ensemble des obstacles qu’elles rencontrent pour accéder à des postes élevés dans les hiérarchies professionnelles, si elle n’explique pas ce phénomène récurrent, a au moins le mérite d’être parlante dans le cas d’espèce. Tout se passe, en effet, comme si un plafond invisible empêchait les fonctionnaires femmes de grimper les échelons jusqu’à l’ultime marche. La véritable donnée qu’on aurait donc voulu voir le ministre aborder est de nous expliquer pourquoi, à compétences égales, la progression professionnelle des femmes se trouve contrariée par rapport à celle des hommes. Ceci d’autant plus que nulle étude sérieuse n’a été entamée par son département pour explorer, de façon approfondie et systématique, les dynamiques de genre au sein de «l’aristocratie des fonctionnaires», c’est-à-dire parmi les titulaires des postes de pouvoir dans les directions des ministères, le ministre s’est contenté d’énoncer quelques statistiques qui, même mises bout-à-bout, ne permettent nullement d’en comprendre les tenants et les aboutissants ou d’en tirer une quelconque conclusion. Mais pour ce faire, il aurait fallu qu’il ait l’ambition de prendre le problème à bras-le corps et d’articuler autour de la question genre, l’ensemble de sa stratégie visant la modernisation d’un département qu’il sait résister fortement à toute réforme sérieuse depuis l’aube de l’Indépendance. En a-t-il l’ambition et les moyens ?