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La décision appartient au tribunal régional supérieur du Land de Schleswig-Holstein, où l'ancien président de la Généralité a été arrêté en mars dernier. Le tribunal n'a pas encore statué mais il a dit mardi ne voir aucune raison de placer Carles Puigdemont en détention durant la procédure, comme le réclament les procureurs.
L'ancien président de la Généralité a été arrêté dans le nord de l'Allemagne cinq mois après avoir quitté l'Espagne où il est passible d'une peine pouvant aller jusqu'à 25 ans de prison pour rébellion, ayant organisé un référendum illégal aux yeux de Madrid en octobre 2017.
Début avril, le tribunal du Schleswig-Holstein a autorisé la remise en liberté de Carles Puigdemont moyennant le versement d'une caution de 75.000 euros. Il a estimé que l'ex-président catalan pouvait être extradé pour détournement de fonds publics mais pas pour "rébellion".
Le parquet allemand estime quant à lui justifiée l'extradition de Puigdemont pour rébellion.
Lundi , le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a appelé le président indépendantiste Quim Torra à former un exécutif "viable" alors que Madrid refuse d'avaliser la formation d'un exécutif catalan composé notamment de ministres incarcérés ou exilés.
"La Catalogne a besoin d'un gouvernement viable", d'un "gouvernement qui respecte la loi" et "qui soit capable de dialoguer sérieusement", a insisté Rajoy devant des chefs d'entreprises à Vigo (nord-ouest), lors de sa première prise de parole depuis l'annonce samedi de la liste du gouvernement catalan.
"La loi est la règle du jeu", a-t-il insisté.
Rajoy s'exprimait au moment où, dans un nouveau geste de défiance à l'égard de Madrid, Torra rendait visite à des dirigeants indépendantistes détenus dans une prison de la lointaine périphérie de Madrid, dont Jordi Turull et Josep Rull qu'il a nommés au sein de son gouvernement.
"Dans aucun pays de l'Union européenne, ces prisonniers ne seraient en détention provisoire pour les délits dont on les accuse", a-t-il déclaré à la sortie de la prison d'Estremera, ajoutant que Turull et Rull lui avaient fait part de "leur volonté de prendre leurs fonctions".
Choisi par l'ancien président Carles Puigdemont, qui attend en Allemagne que la justice se prononce sur la demande d'extradition de la justice espagnole, Torra, entré en fonctions jeudi, a lancé samedi un premier défi à Madrid en signant le décret de formation de son gouvernement régional, qui comprend deux anciens ministres en prison et deux autres exilés en Belgique.
Un décret qualifié de "provocation" par le gouvernement central qui refuse pour le moment de publier cette liste au journal officiel afin que l'exécutif régional puisse entrer en fonction, ce qui lèverait automatiquement la tutelle de Madrid en application de l'article 155 de la Constitution.
Rival du Parti Populaire de M. Rajoy, la formation centriste Ciudadanos, qui a le vent en poupe dans les sondages, a demandé lundi par la voix de son leader Albert Rivera à "étendre l'(article) 155" au lieu de "jouer avec (la publication de la liste de l'exécutif catalan au) journal officiel".
La puissante association indépendantiste ANC a appelé pour sa part à des manifestations lundi soir notamment à Barcelone et Gérone contre la mise sous tutelle de Madrid et le "chantage du 155".