Le nouveau long-métrage de Abdelhaï Laraki en salles dès demain : Quand l'amour donne des ailes…

Mardi 26 Avril 2011

Le nouveau long-métrage de Abdelhaï Laraki en salles dès demain : Quand l'amour donne des ailes…
Rien ou presque n'est anodin dans «Les ailes de l'amour», le nouveau long métrage du réalisateur Abdelhaï Laraki. Les lieux, en l'occurrence la médina et le hammam, l'espace, les personnages (le mokkadem, la dangereuse Rehma, la voluptueuse Habiba, les Adoul, les petits boutiquiers), les plans et le thème du film nous renvoient divers signaux sur le Maroc d'aujourd'hui. Tout comme cette viande tant de fois maniée et ces fruits présents en toutes circonstances.
Le moins que l'on puise dire, c'est que le passage initiatique de l'adolescence à la maturité n'a pas été facile pour Thami, incarné à l'écran par le jeune acteur Omar Lotfi, dans une maison familiale tenue de main de fer par un père sévère et conservateur (Abdou El Mesnaoui) dont les images des funérailles inaugurent cette production d'1h53. Un autre signal qui pourrait marquer la fin d'une époque et le début d'une autre.
C'est donc à la médina, lieu de toutes les contradictions que ce jeune ordinaire découvre les facettes de l'amour et les vertus de la liberté. C'est aussi en ce lieu qu'il se fait pousser les ailes qui ont tant manqué à son adolescence.
En embrassant le métier de boucher, Thami va vivre les premiers instants de son émancipation qui lui révèlent la jeune Zineb et, la cerise sur le gâteau, la liberté. Dans une médina pleine de contradictions où la tradition et la modernité se côtoient à longueur de journée, amitié, médisance, protection et délation sont le quotidien de ses habitants. Loin de l'autorité patriarcale, le jeune Thami développe un goût immodéré pour la vie. Et nage dans un bonheur qu'il avait tant rêvé et qui ose défier la norme.
«Les ailes de l'amour» est un scénario de Abdelhaï Laraki et Violaine Ellet, librement adapté du roman « Morceaux de choix »  de Mohamed Nedali (Ed. Le Fennec et Ed. L'Aube) - Prix Grand Atlas 2005. Sélectionnée au dernier Festival international méditerranéen de Tétouan, la nouvelle production du cinéaste a reçu le prix du Meilleur acteur dans un rôle principal lors du Festival national de Tanger tenu récemment dans la capitale du Nord. Un présage pour le parcours de ce film un brin singulier.
Outre les acteurs Omar Lotfi (Thami) et Ouidad Elma (Zineb), qui joue pour la première fois, ce film est merveilleusement servi par les comédiens d'un naturel étonnant. Driss Rokhe (le mokkadem), Abdou El Mesnaoui (le père, l'Adel), Zahira Sadik (Rehma), Fatema Tihihit (la mère), Nisrin Erradi (Keltoum), Mehdi Foulane (Omar) et Amal Ayouch (Hadja Hlima) complètent le casting. Avec Zaïneb Laraki et Caroline Locardi (productrices). La production a été assurée par A2L Production Films-Zen Zéro en collaboration avec le CCM et la SNRT.
«Le film a été tourné dans une belle ambiance : tout le monde était dans un état euphorique et de gentillesse au point qu'une grande amitié est née entre les membres de l'équipe notamment les comédiens», a confié Abdelhaï Laraki lors d'une projection du film consacrée à la presse. Saluant la responsabilité dont ont fait montre les acteurs, le réalisateur a ajouté que «tout le monde était partie prenante et a travaillé main dans la main pour pouvoir donner le meilleur de soi. Ce qui a vraiment servi le film», apprécie-t-il.
En réaction aux critiques qui pensent que le film est un peu osé, Abdelhaï Laraki ne va pas par quatre chemins et répond en ces termes : «Tout dépend d’où elles viennent. Je pense que ce film est osé, même si je n'ai jamais pensé à choquer. Je tiens toujours à garder une distance entre le spectateur et ce qui  se passe à l'écran; mais en même temps, j'aime bien provoquer ce dernier pour qu'il puisse dire des choses».
Pour sa part, Omar Lotfi garde un merveilleux souvenir de l'ambiance du tournage et savoure déjà le premier fruit des efforts qu'il a consentis pour vraiment coller à son personnage. «Je suis conscient d'avoir joué un personnage assez singulier. Et même si je m'y attendais un peu, le prix de meilleur acteur qui m'a été décerné à Tanger m'a vraiment fait plaisir, car je pense avoir beaucoup travaillé pour bien l'incarner à l'écran. Pour ne pas choquer le public, il me fallait être le plus naturel possible : il me fallait montrer que j'aime vraiment Zineb sans en faire plus au risque de travestir le message », a-t-il dit.
Jusqu'où les deux tourtereaux iront-ils? Sauront-ils résister aux carcans de la société? Parviendront-ils à surmonter les obstacles à leur bonheur naissant et à celui de leurs familles respectives ? Les réponses à ces interrogations sont à trouver dès ce mercredi 27, date de la sortie du film, sur les écrans du Maroc. Le moment de vérité pour les protagonistes de ce récit qui ne doutent pas un instant du succès que pourrait avoir ce film.

ALAIN BOUITHY

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1.Posté par Krs-One le 06/05/2011 10:53
Bravo Alain! Ton article est très réussi! Ce film est effectivement un joyau tant dans le fond que dans le contenu! Et je suis tout à fait d'accord avec toi rien ou presque n'est anodin dans ce troisième long métrage d'Abdelhay Laraki!

2.Posté par Laraki Abdelhaï le 11/05/2011 11:13
Ça fait chaud au cœur quand les critiques sont bonnes voient juste dans votre cinéma et surtout que le public répond bien et que le bouche à oreille fonctionne semaine après semaine!

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