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Mercredi 2 Juillet 2014
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L’UNFP voulait faire plus et acceptait, à cette fin, que son action fût assez souvent contrecarrée par le Makhzen mais enragea lorsque A. Ibrahim fut renvoyé (mai 1960). En 1960, Mohammed V était Roi et Président du Conseil, le Prince héritier vice-président et ministre de la Défense. Quatre ans après l’indépendance, le pouvoir personnel, traditionnel, ancestral, peut-on dire, se redessinait au Maroc. A partir du renvoi du gouvernement Ibrahim, la monarchie assuma tous les pouvoirs non sans risque cependant. Cette première et seule expérience du pouvoir de l’UNFP fut bien particulière. Ben Barka devait révéler qu’être au gouvernement ne signifiait pas grand-chose: «Nous ne disions pas au peuple que tous les moyens d’appliquer nos projets nous échappaient. De telle manière qu’aujourd’hui certains osent dire que nous possédions de 1956 à 1960 tous les pouvoirs. Nous n’avions pas le pouvoir, voilà la vérité». Cette participation au gouvernement permit à l’UNFP d’observer les choses (les blocages) de l’intérieur mais ignorait-elle à ce point le Makhzen ? L’ambiguïté n’était pas seulement du côté du pouvoir : «Nous sommes partiellement au pouvoir et partiellement dans l’opposition» disait Ben Barka à la presse, et, sous le gouvernement de A.Ibrahim, des dirigeants importants de l’UNFP (Fqih Basri et A. Youssoufi) se firent arrêter (décembre 1959), de même que le parti naissant devait avaliser la répression du Rif. Cette équivoque était au coeur de l’UNFP. Dès 1960, les leaders de l’UMT ne voulaient plus d’un activisme UNFP dans le syndicat ; attitude qu’encourageait A.R.Guédira, le ministre de l’Intérieur, qui avait de bons rapports avec la centrale syndicale. Si l’on sait que presque la moitié des cadres administratifs de l’UNFP étaient affiliés à l’UMT, le parti était bien miné de l’intérieur et au moment où l’UNFP désirait que la centrale lui servît de courroie de transmission, celle-ci ambitionnait de contrôler le parti. La grève générale annoncée dès mai 1960 par l’UNFP et l’UMT fut malgré tout un échec, et la centrale syndicale fut accusée par l’UNFP de démobiliser la classe ouvrière. On parla de «duplicité» du leadership de l’UMT. Une autre tentative de grève, fin 1960, s’acheva en déroute. Une dernière pression du gouvernement en 1961 éloigna l’UMT de l’UNFP. Dès le départ, l’UNFP voulait développer une dynamique de parti unique: les «patriotes sincères» étaient invités à renoncer à toute autre appartenance politique. L’UNFP bénéficia, tout comme le Wafd égyptien dans les années vingt, d’un enthousiasme populaire qui fut soumis à des manœuvres tactiques de la part du pouvoir, et donc destiné à subir une baisse de tension. De fait, le parti fut considérablement infiltré d’éléments aux motivations hétérogènes. L’euphorie du nombre se traduisit sur le terrain par une incapacité de surmonter une importante répression. D’ailleurs, la stratégie d’opposition de l’UNFP ne prévoyait ni les alliances nécessaires aux contextes difficiles, ni les forces de renouvellement. Contrairement à l’Istiqlal, l’UNFP attaqua frontalement le pouvoir et fit preuve d’une témérité surprenante: en une véritable déclaration de guerre à la monarchie, elle qualifia le pouvoir de «réactionnaire, fasciste et féodal». Ben Barka signala clairement la fin du compromis avec le pouvoir: «Mais nous nous trouvons en face d’une autre conception, celle d’un régime théocratique et féodal, qui tendrait à maintenir ou à ressusciter les structures médiévales de la société traditionnelle marocaine pour conserver d’anciens privilèges et contrecarrer le processus d’évolution et de progrès. Cette conception est celle d’une minorité féodale terrienne, mercantile ou religieuse qui, naguère unie partiellement aux forces populaires dans la lutte pour l’indépendance, entend maintenant opérer à son profit le transfert des privilèges politiques ou économiques attachés au régime de protectorat…» A. Bouabid n’était pas moins critique ; lors d’un meeting de l’UNFP tenu à Rabat le 28 mai 1960, il déclara: «L’expérience que nous vivons actuellement au Maroc n’est pas une démocratie, mais un régime fasciste que quelques-uns veulent nous imposer». De même Fqih Basri qui annonça à Casablanca (17 octobre 1961): «Le but de notre mouvement populaire est de renverser un régime pourri».
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