Le général dissident Khalifa Haftar a échappé mercredi à un attentat-suicide à la voiture piégée contre un de ses quartiers généraux dans l'est de la Libye dans lequel trois de ses hommes ont péri, a indiqué à l'AFP un de ses commandants.
"Un attentat-suicide à la voiture piégée a été perpétré contre une villa où nous étions réunis. Trois soldats ont été tués", a indiqué le général Sagr Al-Jerouchi, "chef des opérations des forces aériennes" loyales au général Haftar, soulignant que ce dernier, présent dans la maison au moment de l'attaque, était sain et sauf.
M. Jerouchi a indiqué avoir été lui-même "légèrement blessé" dans l'attentat, qui a eu lieu près de Benghazi, la grande ville de l'Est libyen.
Il s'agit de la première attaque visant Khalifa Haftar, un général dissident de 71 ans, depuis qu'il a lancé le 16 mai à Benghazi une offensive destinée selon lui à éradiquer les "groupes terroristes".
Benghazi est considérée comme le fief de nombreuses milices islamistes lourdement armées.
Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avait appelé dimanche à combattre le général dissident, qualifié d'"ennemi de l'islam".
Ansar Asharia, un groupe classé "organisation terroriste" par les Etats-Unis, avait aussi prévenu que le général Haftar connaîtrait le même sort que Mouammar Kadhafi, qui a dirigé la Libye pendant plus de 40 ans avant d'être tué en 2011, au terme de huit mois de conflit avec des rebelles.
La confusion à la tête du pouvoir a permis au général dissident Khalifa Haftar de rallier des soutiens auprès de la population, de la classe politique et des militaires.
"Quand l'Etat est absent, quiconque émerge peut être considéré comme une planche de salut", a estimé Othmane Ben Sassi, ancien membre du Conseil national de transition (CNT), ex-bras politique de la rébellion qui a renversé le régime de Mouammar Kadhafi en 2011.
Lundi encore, au moment où des affrontements meurtriers opposaient les forces loyales à Khalifa Haftar aux groupes armés radicaux à Benghazi, Ahmed Miitig s'installait au siège du Premier ministre malgré le refus du chef du gouvernement sortant de lui remettre le pouvoir.
Abdallah al-Theni avait affirmé qu'il s'en remettait à la justice pour déterminer s'il devait céder le pouvoir, évoquant des recours déposés par des députés contre l'élection chaotique début mai de M. Miitig au Parlement.