-
Driss Lachguar : Passerelle importante vers l’Afrique, la ville d’Agadir requiert un intérêt considérable
-
Le délai raisonnable pour statuer sur les affaires, un engagement constitutionnel en faveur des droits des justiciables
-
Mustafa El Ktiri : La récupération de Sidi Ifni, une étape majeure dans le processus de parachèvement de l’indépendance nationale
-
Débats entre experts dans la perspective de la tenue du 12ème Congrès de l’USFP
Maintenant que le décor est planté, il faut admettre qu’aucun pays ne peut se targuer d'être blanc-seing et nier participer activement à noircir le tableau dépeint par le PNUE. Le Maroc encore moins. D’après le rapport sur l’indice du ‘’gaspillage alimentaire”, publié il y a une semaine, plus de 3 millions de tonnes de nourriture finissent à la poubelle, annuellement, soit 91 kilogrammes par habitant. Cela dit, les chiffres nationaux de ce rapport qui retrace l’année 2019, réalisé en collaboration avec l’ONG britannique Wrap, sont à l’image du gaspillage aux quatre coins du globe. Les 54 pays passés au crible par le rapport gaspillent 31 millions de tonnes de nourriture. En détail, ce gaspillage est dû à 61% par les ménages, 26% par la restauration et 13% par le commerce de détail.
De fait, il sera difficile d’accuser éternellement les industriels d'être les plus gros gaspilleurs du monde alors qu’en réalité, y a pas plus gaspilleur que les ménages qui jettent par la fenêtre, selon le rapport, 11% de leur nourriture. Une prise de conscience est plus que jamais nécessaire. En attendant, réduire le gaspillage alimentaire au niveau du commerce de détail, des services de restauration et des ménages ne serait pas superflu. Cela apportera “de multiples avantages, tant pour les personnes que pour la planète”, assure le PNUE avant de regretter que “les possibilités offertes par la réduction du gaspillage alimentaire soient restées largement inexploitées et sous-exploitées”.
Pour ce faire, il n’y a pas trente mille solutions. Cela passera avant tout “par mesurer le gaspillage de nourriture et de parties non comestibles au niveau des détaillants et des consommateurs et suivre la production de déchets alimentaires en kilogrammes par habitant au niveau national”, propose le rapport du PNUE. Sans quoi, il sera impossible de suivre “les progrès accomplis dans la réalisation de la cible 12.3 de l'Objectif de développement durable (ODD), dont le but est de diminuer de moitié le gaspillage alimentaire mondial par habitant au niveau du commerce de détail et des consommateurs et de réduire les pertes de nourriture tout au long des chaînes de production et d'approvisionnement, y compris les pertes après récolte”, souligne le même rapport sur l’indice de gaspillage alimentaire. Concrètement, ce rapport n’a qu’un seul but, soutenir l’Objectif de développement durable 12.3 précité. Comment ? En présentant la collecte, l'analyse et la modélisation des données les plus complètes à ce jour sur le gaspillage alimentaire. De plus, ledit rapport produit une nouvelle estimation du gaspillage alimentaire mondial, sans oublier de publier une méthodologie permettant aux pays de mesurer le gaspillage alimentaire, au niveau des ménages, des services de restauration et du commerce de détail, et enfin de suivre les progrès nationaux vers 2030 et de faire un rapport sur l'ODD 12.3.
L’ensemble des pays adhérant à cette méthodologie produiront en conséquence “des données solides pour orienter une stratégie nationale de prévention du gaspillage alimentaire, qui soit suffisamment sensible pour détecter les changements dans le gaspillage alimentaire sur des intervalles de deux ou quatre ans, et qui permette des comparaisons significatives entre les pays au niveau mondial”, conclut le rapport émanant du Programme des Nations unies pour l’environnement.
C.E