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Le festival du cinéma de Rabat paie le prix des alliances de l’USFP : Petits règlements de comptes entre “amis” politiques


Narjis Rerhaye
Mardi 10 Novembre 2009

Le festival du cinéma de Rabat paie le prix des alliances de l’USFP : Petits règlements de comptes entre “amis” politiques
Scandale au Conseil préfectoral de Rabat, réuni lundi 9 novembre en session pour adopter son budget : le festival du cinéma d’auteur de Rabat a tout simplement été et sans autre forme de procès supprimé des titres composant le budget de ce conseil que préside Abdelkader Tatou, membre du bureau politique du Mouvement Populaire. « Pourquoi le festival de cinéma de la capitale qui décerne le Prix Hassan II et qui jouit aujourd’hui d’une réputation internationale ne figure pas parmi les différents titres du budget du Conseil préfectoral de Rabat ? » s’est interrogé M. Mantrach, conseiller USFP. Celui qui préside également l’association  du festival du cinéma d’auteur de Rabat s’est empressé de préciser que cette manifestation  a vu le jour dans les cénacles mêmes du Conseil préfectoral dont le président –aujourd’hui Abdelkader Tatou- est également président d’honneur de cette rencontre internationale du film d’auteur. « C’est visiblement une position politique extrêmement étriquée. Nous payons l’après-12 juin ! » s’est exclamé A. Mantrach.
 « Je n’ai rien reçu. Aucune demande, aucun papier sur cette association qui organise ce festival ». La réplique du président Tatou ne convainc presque personne sinon ses alliés, dans son propre camp. Le festival cinématographique de la capitale a vu le jour il y a aujourd’hui 16 ans. « Que faites-vous de la continuité de l’administration ? Que faites-vous de la convention signée entre le wali et l’association ? Que vous soyez d’accord ou pas est un autre problème. Je ne suis pas en train de dire que vous avez obligation d’accorder une subvention à cette rencontre internationale du 7ème art, mais tout simplement de l’inscrire en tant que titres du budget comme vous l’avez fait pour Mawazine ou encore l’association des amitiés musicales. Inscrivez le festival de Rabat et libre à vous, ensuite, de choisir de ne pas vous en faire l’un des sponsors », a répondu A. Mantrach.
En face, c'est-à-dire du côté de la majorité, les justifications ne coulent pas de source et se font très poussives. « En commission des finances, nous n’avions pas le programme. Nous avons alors préféré supprimer le titre relatif au festival de Rabat pour l’inclure dans la rubrique des activités artistiques et culturelles, une rubrique dont nous avons d’ailleurs augmenté le budget», tente de répliquer le vice-président venu à la rescousse de Abdelkader Tatou avant de réclamer « la tenue de l’assemblée générale de l’association du festival du cinéma d’auteur de Rabat », prévue du reste début février.
« Ah bon ! parce que vous aviez peut-être le programme de Mawazine », s’interroge faussement ingénu, le conseiller Karroumi avant de demander réponse à la question nodale de savoir si la ville de Rabat a besoin d’un festival du cinéma. Véritable maître de cérémonie de la session, le gouverneur de Rabat veut calmer le jeu. Son discours est construit autour de l’apport du festival du cinéma d’auteur à la capitale, son aura à l’international , etc, etc. « Tout cela n’a rien de politique », s’empresse-t-il de préciser face à une attitude purement politicienne « Si ce festival a toutes ces qualités, pourquoi a-t-il disparu des rubriques du budget de cet honorable conseil ? S’il faut adopter une logique, il faut qu’elle soit valable pour tous. Qu’un tel traitement soit appliqué à tous les festivals et manifestations artistiques ! », fait remarquer A. Mantrach.
C’est exactement à ce moment que A. Tatou choisit de sortir de sa réserve toute présidentielle. Celui qui préside aux destinées du conseil préfectoral de Rabat se lance dans une diatribe inspirée du café de commerce, et bien sûr, sur le mode rumoral et va jusqu’à proposer une session spéciale « festival de Rabat ». « On dit que ce festival a des problèmes de gestion. On dit que le bureau n’est pas associé à la prise de décision, que le président gère tout seul. On dit que le budget qui vous est accordé ne vaut pas ce que vous faites !».  Dans la salle de réunion – une salle squattée appartenant à la région- l’ombre du 12 juin et de la défaite du maire sortant de Rabat le haraki Omar Bahraoui n’en finit pas de planer. La bonne gouvernance a désormais ses adeptes et … ils sont très inattendus surtout lorsque l’on sait que des subventions socio-économiques ont été supprimées du budget de ce conseil préfectoral et remplacé par l’achat d’une voiture au président d’un montant de 600.000 dhs. « Ceux qui veulent examiner les comptes du festival de Rabat sont priés de les examiner au sein du service de la comptabilité de la wilaya. Toutes les pièces y sont disponibles. Et nous envoyons tous les justificatifs à la cour des comptes avant le 30 juin. Vous le savez très bien puisque vous faites partie des organisateurs. Cette attitude est tout à fait puérile », conclut l’usfpéiste, là devant une telle mauvaise foi.
La manœuvre est claire. Le festival du cinéma d’auteur de Rabat, celui là même qui décerne le prix Hassan II pour la meilleure œuvre vient de payer le prix des alliances de l’USFP. Qui a dit que le conseil préfectoral de Rabat et sa majorité était cinéphile et amatrice des films d’auteur ?


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