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Le fertile terreau du terrorisme en terre algérienne


A.E.K
Samedi 30 Novembre 2019

Il fallait s’y attendre. La situation politique en Algérie, particulièrement instable à une douzaine de
jours de l’élection présidentielle du 12 décembre 2019, mais aussi la forte menace terroriste qui plane sur les camps de Tindouf, ont poussé l’Espagne à mettre en garde ses ressortissants, les exhortant à ne pas s’y rendre pour quelque motif que ce soit.
Cette mise en garde intervient dans le sillage des rapports fournis par des services de renseignements européens à leurs homologues ibériques faisant état de réelles menaces terroristes émanant de jihadistes dont certains des leaders sont originaires desdits camps.
Elle intervient également au moment même où une campagne promotionnelle de la destination Tindouf
vient d’être lancée dans la presse algérienne sous le thème : « Si vous êtes à la recherche d’un dépaysement total dans une région authentique, sans artifices et loin des circuits touristiques habituels,
Tindouf sera votre destination ». De fait, elle pourrait devenir le tombeau des têtes brûlées qui auraient oublié que les camps de Tindouf ont, de tout temps, servi de repère aux narcotrafiquants et autres terroristes en rupture de ban.
Que ce soit AQMI, la branche maghrébine du groupe terroriste Al Qaïda, ou le Mujao (Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest) ou les autres groupes islamistes armés qui essaiment dans la vaste région sahélosaharienne, tous tirent profit des « conditions sociales graves » qui règnent dans les camps de Tindouf et y enrôlent des recrues acquises à l’idéologie djihadiste.
En outre, la situation de désespoir créée par le Polisario encourage la prolifération de toutes sortes d’activités criminelles. Cela va du trafic de drogue et d’armes, à la prise d’otages occidentaux, en passant par les réseaux de passeurs de migrants et de trafic d’êtres humains.
Ce n’est donc pas une lapalissade que de le réaffirmer chaque fois que l’occasion se présente. C’est ce qui a été fait devant la quatrième commission de l’ONU en octobre dernier.
Les interventions de plusieurs participants ont, en effet, mis à nu les connexions du Polisario avec plusieurs organisations terroristes internationales et associations criminelles spécialisées dans le trafic transfrontalier de tout genre s’activant dans la zone du Sahara et du Sahel.
Dans ce cadre, l’analyste et avocate américaine spécialiste des droits humains et de la sécurité nationale à New York, Irina Tsoukerman, avait abordé la manière dont le front Polisario a été infiltré par des groupes djihadistes en vue d’exécuter des projets et attaques pour déstabiliser les pays de la région.
« En décembre 2018, j’ai rencontré d’anciens détenus dans les camps du Polisario et des parents d’anciens détenus qui se trouvent à Dakhla. Cette rencontre m’a permis non seulement de me rendre compte des horreurs et des tortures dont ils étaient victimes, mais également des problèmes de sécurité relatifs à la complicité entre le Polisario et les principales organisations terroristes internationales», avait-elle affirmé.
De son côté, Susan Ashcraft, ancien agent spécial de l’Agence antidrogue des Etats-Unis (DEA), avait
également averti, devant la 4ème Commission, que «des organisations militaires comme le Hezbollah ont établi des camps d’entraînement dans les camps et recherchent en permanence à recruter les jeunes désespérés et vulnérables de ces camps, à des fins terroristes, de contrebande, et de trafic de
drogue et d'êtres humains».
Elle avait également relevé, à cet égard, que depuis le printemps arabe, des groupes de militants djihadistes et des cartels de drogue d'Amérique latine se sont associés pour acheminer davantage
de drogues, d'armes et d'êtres humains à travers la région sahélo-saharienne.
Selon elle, Al-Qaïda, Boko Haram et Al-Shabab étendent leur sphère d’influence sur tout le continent africain, au même titre que sur les camps de Tindouf qui sont infiltrés par certains de ces groupes. Et de noter, à ce propos, que ces camps sont devenus une plaque tournante du crime organisé et des groupes radicaux, et leur existence accroît les risques de propagation terroriste, comme le prouve l'enlèvement des trois travailleurs humanitaires européens du camp de Rabouni par le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO), dont le chef, Adnan Abou Walid al-Sahraoui, est un membre des milices du Polisario.


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