Le don de sang enregistre un pic

Le Marocain n’est pas très généreux lorsqu’il s’agit de donner du sang. Et pour cause, le Royaume  fait partie des pays qui enregistrent  le taux de donneurs le plus faible. On parle de 0,75% de la population  alors que l’OMS recommande 3%. Ces données pourraient changer sensiblement grâce à la campagne nationale organisée cette année, comme nous l’a expliqué Najia El Amraoui, responsable de promotion et de communication au Centre national de transfusion et d’hématologie. «Nous espérons atteindre le taux recommandé par l’OMS d’ici la fin 2013», a-t-elle affirmé.  Elle se veut très rassurante et optimiste, ce 12 juin, Journée  mondiale du don de sang.  L’occasion pour elle de dresser le bilan de cet événement national.
Un franc succès, la campagne est allée au-delà des espérances d’après El Amraoui. Alors que les dons de sang peinent à combler le déficit et que la situation est alarmante, cette campagne est venue à point nommé et une nette évolution a été enregistrée. «Le plus important était de sensibiliser les gens sur le don de sang  et sur l’aspect vital qu’il revêt», a-t-elle soutenu.
On peut dire que les objectifs ont été atteints voire largement dépassés. En effet, comme l’a affirmé El Amraoui, alors que le but recherché est de collecter 40.000 dons, le chiffre enregistré dépasse les 70.000 dons. Il correspond  à un taux de 176%.  Ce qui se comprend quand on sait que la moyenne des dons a atteint 4150 par jour. Un record puisqu’en 2012  cette moyenne était de 946 dons par jour.
Cette campagne a été boostée grâce à la participation effective du Souverain et de la famille Royale, a fait savoir notre interlocutrice. Et d’ajouter :«Il ne faut pas oublier non plus la mobilisation de la société civile et surtout les médias qui ont contribué incontestablement à la réussite de cette  campagne pour plus de 50%».  Tous ces intervenants ont participé ainsi à la reconstitution des stocks de sécurité en poches de sang équivalent à quatre semaines. «Ce niveau est toujours maintenu jusqu’à présent», a assuré El Amraoui.
Mais encore faut-il continuer sur cette lancée et soutenir la cadence. «Les  citoyens doivent prendre conscience du fait que le don de sang devrait se faire régulièrement et non seulement lors de telle ou telle campagne», a-t-elle plaidé. En effet, ce geste salvateur, qui ne dure que quelques minutes peut être effectué plusieurs fois par an : tous les deux mois pour les hommes et tous les trois mois pour les femmes. «Lors de cette campagne, les donneurs ont perdu beaucoup de leur méfiance. Ils ont constaté de visu les efforts consentis pour que ces opérations de collecte se déroulent dans les meilleures conditions. Toute crainte de contamination doit être abandonnée puisque le matériel est stérile  et à usage unique», n’a pas manqué de rappeler notre interlocutrice. «Alors haro sur tous les préjugés ! Il faut juste se rappeler qu’un don de sang peut sauver trois vies», a-t-elle conclu.
Qui peut donner son sang ?
Toute femme ou tout homme en bonne santé, âgé  de 18 à 65 ans, peut donner de son sang. Pour les donneurs réguliers, la limite d’âge supérieure peut être dépassée en accord avec le médecin responsable. Avant chaque don, le personnel paramédical contrôle soigneusement si la personne peut donner de son sang. On vérifie que son poids est supérieur à 50 kg, et si sa tension artérielle, son pouls, son taux d’hémoglobine ainsi que sa température corporelle sont normaux. Le donneur doit être en bonne santé physique et se sentir en forme.