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L’écrivaine a choisi Bahalil, à côté de Sefrou, comme lieu d’événements de son roman mais le lieu ici, à mon avis, n’a pas de grande importance. On peut affirmer que tout autre village au Maroc pouvait contenir l’intrigue. Quelques phrases deci delà dans le roman rendent l’atmosphère du lieu, mais en règle générale, il n’a rien de très particulier, il aurait pu s’agir aussi bien de Ben-Ahmed, de Had Soualem ou de bien d’autres villages marocains, qui se vident de ceux qui en sont originaires, partis chercher du travail dans des villes plus grandes, ou à l’étranger. Le même phénomène est constaté partout ailleurs au Maroc.
Comme elle me l’a expliqué dans un courriel, l’écrivaine originaire de la ville de Sefrou a préféré situer ce roman 7 km plus loin, à Bahalil, pour laisser ses proches libres de s’identifier ou pas à ses personnages. Le roman n’étant pas une autobiographie, mais construit à partir de faits réels; elle a constaté, a posteriori, que tout son entourage cherchait à s’y retrouver!
L’histoire commence le 8 septembre 1998, et finit le samedi 12 septembre, cinq jours plus tard, durant lesquels le rituel funéraire est détaillé au quotidien, avec, en parallèle, deux histoires : celle de la grand-mère maternelle disparue, aïeule du village, mariée à 13 ans, veuve à 30 ans, qui avait élevé seule ses sept enfants, et celle de Dounia, jeune femme éduquée du Maroc moderne, à qui, tout doucement, beaucoup de personnages font des confidences parfois poignantes sur leurs vies.
Ce roman offre au lecteur un très heureux moment de méditation sur les choses simples de notre vie, et sur le processus de deuil collectif tel qu’il est vécu au Maroc.
A signaler, par ailleurs, que Hayat El Yamani a également publié, « Rêve d’envol », « Les fables de Ninio », « Biculturels », et « Comme une pierre que l’on jette ». Je reviendrai ultérieurement sur ces ouvrages. Issue d’une famille marocaine, Hayat El Yamani a fait ses études au lycée français de Rabat puis en France. Elle vit et travaille à Paris.